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318 LITTÉRATURE. Ici, delà beauté revêtant les atours, Elle va pour le pauvre implorer des secours. Plus loin, c'est du Seigneur le ministre intrépide Qui transforme en douceur une rage homicide. Parfois c'est un monarque épargnant ses sujets, Avare de rigueurs, prodigue de bienfaits ; Un saint religieux, une vierge timide Qui, de l'éternité pieusement avide, Consacre sa jeunesse au service d'autrui, Et brave pour son Dieu les dégoûts et l'ennui. Sans honneur autrefois dans l'église payenne, Tu règnes de nos jours, ô charité chrétienne ! Jamais rien de plus beau, jamais rien de si doux Ne parut sous les cieux, ne brilla parmi nous ; D'un immortel éc ] at le Seigneur l'environne, Et chaque instant encore ajoute à sa couronne. Mère tendre, elle veut le bonheur des humains, Et sur ses fils blessés étend ses blanches mains ; Enfin, de lis sans tache et de palmes ornée, De toutes les vertus elle est la sœur aînée. Je m'arrête ; en voilà assez pour faire apprécier le faire du poète qui a imaginé de me prendre pour juge de son travail. J'ai répondu a son désir suivant ma capacité, mais me défiant de mes propres lumières, il m'a semblé que je devais, en outre, mettre le public de moitié dans la confidence qu'il m'a faite, bien entendu, toutefois, en lui laissant ignorer le nom de cet auteur qui ne veut pas être connu. A mon avis, l'homme qui a été capable de concevoir le plan que j'ai pré- cédemment exposé et d'écrire les vers qu'on a lus., n'est pas un écrivain vulgaire, et je préviens qu'il y a dans son œuvre beaucoup d'autres passages aussi remarquables que j'ai été forcé d'omettre pour ne pas dépasser les justes bornes d'un écrit de cette nature. Je n'ai point non plus dissimulé les fautes qui se rencontrent dans ce poème, et si je ne les ai pas