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298         LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT.

occasion deux magniGques robes de velours et de damas , et,
selon l'usage , de riehes présents furent aussi distribués , au
nom du Roi , à tous les membres du Divan.
   Le départ de Rincon pour la France eut lieu le lendemain.
Il partit, accompagné d'un jeune capitaine vénitien , appelé
César Frégose, banni par le Sénat de Venise , en 1536 , pour
être allé offrir volontairement ses services au Roi contre l'Em-
pereur , et qui s'était déjà distingué sur les champs de ba-
taille et dans la diplomatie. Nous verrons bientôt ces deux
serviteurs dévoués de la France payer de leur sang la haine
qu'ils avaient inspirée à Charles-Quint.
   Vincent Maggio , précédemment attaché à l'ambassade de
France près ia République vénitienne, avait été chargé ,
conjointement avec M. de Vaulx , d'une mission temporaire
à Constantinople , où il était arrivé au mois de juin 1540.
Depuis il s'était attaché a Rincon, qui, lui ayant reconnu des
capacités peu ordinaires , rf hésita pas à lui confier , en son
absence , les intérêts de l'ambassade.
   Le 5 mars 1540 , Rincon se présentait au chûteau d'Àm-
boise , où résidait alors la cour. C'est là que lui furent comp-
tés, le 18 avril, dix-sept mille neuf cent vingt livres dix sous
tournois, en remboursement des dépenses de son séjour à
Constantinople. Puis il suivit la cour à Blois et reçut du Roi
en personne, pendant son séjour à celte résidence, des ins-
tructions pour les éventualités prochaines, et pour qu'il eût à
éclairer le Divan sur les intentions franches et loyales de la
France, ainsi que sur la nécessité où s'était trouvée celte
puissance d'entrer en arrangement avec Charles. Il devait
d'autant plus appuyer sur ce point , qu'il importait avant
tout de ne laisser aucun doute dans l'esprit de Soliman ,
dont les sympathies pour nous étaient le point de mire des
agents espagnols.
   César Frégose se rendait pour un motif analogue auprès