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•238                       BIBLIOGRAPHIE.

 verses espèces de tenures et de baux; signalant les progrès qui
de la pure domeslicilé et du métayage ont abouti au bail :i
Terme, véritable seuil de la propriété. Mais il s'en est fallu
beaucoup que la législation et les mœurs donnassent dès l'a-
bord parmi nous, même au bail à ferme, les garanties qui
en ont fait un des principaux ressorts de la prospérité de l'An-
gleterre. Au contraire, il fut longtemps entravé par des me-
sures de défiance qui no lui permirent pas de porter tous ses
fruits. Delà ce goût si prononcé de nos paysans pour la pro-
priété, et ce morcellement de notre sol, dont l'économie po-
litique signale aujourd'hui les effets désastreux. Pendant tout
 le moyen âge, au contraire, et longtemps après, le sol était
presque tout entier entre les mains de la noblesse et du clergé;
M. Dareste étudie les conditions de cette sorte de propriété; il
signale les obstacles que le système féodal apportait au dé-
veloppement des intérêts généraux, et les modifications utiles
que la législation lui fit subir pendant les trois derniers siècles.
Il insiste sur les résultats funestes de cet absentéisme des
grands propriétaires qui, à partir de François I, et surtout
sous Louis XIV et Louis XV, abandonnèrent de toutes parts
les campagnes pour aller dépenser à la cour, en un luxe sté-
rile, les revenus de leurs terres , plus faciles à convertir
en argent depuis la découverte de l'Amérique. Ici encore
l'histoire du passé nous explique les maux contemporains ;
et on ne s'étonne plus de voir ce vice, qui ruine à la fois et
le propriétaire et la propriété, attaqué si vivement de nos
jours parles meilleurs esprits et les plus expérimentés (1).
    Mais il y a tant de plaisir à parcourir ces intéressantes
questions, que cette analyse prend des proportions démesurées.
Il faut pourtant nous borner. Disons seulement que, dans le

  (1) Voir dans le Correspondant, (décembre 1853) un remarquable article
de M. Ad. ltaudon, sur les devoirs de la grande propriété.