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                         LA VILLE DE PAU.                         215

homme qui se pose en victime, et comme ne réclamant
que son bien, en écrivant au roi de Navarre, date sa lettre
de Pampelune, c'est-à-dire de la capitale du pays arraché,
huitans auparavant (en 1515), à ses légitimes souverains, par
le seul droit du plus fort, et môme sans déclaration de guerre?
   La réponse d'Henri II ne se fît pas attendre. Nous l'avons
transcrite sur une copie de l'époque, parfaitement authen-
tique :
    Henry, par la grâce de Dieu, roy de Navarre, duc de Nemoqrs,
 de Gandie, de Montblancq et de Penaflel, seigneur de Béarn, sire
 d'Albret, comte de Foix, de Bigorre, de Périgort, de Dreux,
 d'Armagnac et de Rivegorce, vicomte de Castelbon et de Limo-
 ges, de Marsan, Tursan, Gauardau, Nebozan, de Tartas, de Ma-
 rempne et Daillas, seigneur d'Àuesnes et de Balaguer et Pair
 de France; à très-haut, très-puissant et très-excellent prince
.lesleu empereur, roy d'Espagnes, Salut. Reçues auons vos lettres
 à nous enuoyées par Aragon, l'un de vos roys d'armes, par lesquel-
 les, entre aultres choses, nous faictes sçauoir comment très-haut,
 très-puissant et très-excellent prince, notre très-cher et très-aimé
 frère et cousin, parent et allié, le roy de France très-chrétien,
 est prouocateur de la guerre qui occort à présent, sans ce qu'il ait
 voulu entendre à aulcun moyen de paix , en occupant ce que ne
 luy appartient, et que, par ce, estes contrainct vous defïendre.
 Nous n'auons jamais cognu ny entendu que led. seigneur aict
 par cy-deuant voulu prendre ny occuper rien qui ne fust à luy,
 et qu'il n'y eust vray et juste tiltre, et qu'il naict affecté de tout
  son cueur avoir bonne paix, union et concorde auecques tous les
 princes chrestiens mesmement avec vous, le bien, hôneur, exal-
 tation et prospérité duquel il a désiré tant que lui a esté possible,
  comme a pu apparoir par les traictés faicts entre vous deux, et
  obseruation d'iceulx de son cousté. Et aussi par vos lettres nous
  requierez de nous depporter d'assister aud. Roy très-chrétien veu
  sa maulvaise querelle, en nous demonstrant prince de paix, qui
  ayme le bien et profflt de son pays, ensemble le repos de toute
  la chrétienté (xpienté). Que vueillons bailler sehur passage Ã