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216 LA VILLE DE PAU. votre armée par nos pays auecques vivres et aultre assistance de laquelle vos gens porayent auoir affaire, en payant raisonnable- ment , et, pour ce, demandez en obstages six des princi- paux de nos gens à votre choix, et que moyennant ce, fairez traicter nos subjects et pays aussi favorablement que les vres propres, et par le contraire, serez constrainct de faire tous les maulx que pourrez, à rencontre de nous et des pays que dictes occupons. Sur quoi vous respondons que nous, comme prince zélateur du bjen et paix de la chrestienté, désirons et grandement affec- tons paix et pour le repos d'icelle, que toute bonne union, pacifi- cation et concorde soict entre les princes xpiens (chrétiens) affin que Dieu omnipotent en soit mieulx serui, ce que faire ne se peult que au temps de paix, et que la foy catholique par les in- fidèles ne soict prosternée et abissée, et nauons sceu ny entendu que led. très-hault, très-puissant et très-excellent prince le roy très-xpien (chrétien) ait aucune injuste querelle contre vous, mais très-raisonnable et juste, veu qu'il est question du recou- vrement et deffense du sien, ce qui est permis par tout droit. A cause de quoi, comme son bon parent et allié susd. auons délibéré de lui bailler secours, faueur et ayde, et ne permettre que ses ennemys passent par nos terres, mais délibérons de y résister de tout nre pouuoir, et au regard de ce que dictes, serez constrainct de faire le mieulx que pourrez à rencontre de nous et des pays que dictes occupons, nous croyons que estes assez aduerti que nous tenons, icelles auons par vraye succession, et à bons et justes tiltres approuuez par tous droictz et loys tant divines que humaines, et grandement nous greueroit de les oc- cuper et détenir injustement, et la qualité que vous nous déte- nez et occupez contre Dieu, conscience, raison et justice nostre royaulme de Nauarre, lequel nous deuriez rendre et resti- tuer plustôt que nous cominer de nous occuper le demeurant de nosd. terres, ce que faire ne vous est permis ni loisible sans perdition de votre âme. Parquoy vous prions que, aïant esgart à la dignité où le Créateur vous a mys, ne veuillez continuer lad. emprinse, en grande offense dud. Créateur, et scandale