page suivante »
204 LA VILLE DE PAU. princes les plus accomplis de son siècle. Leur unique héritière fut la célèbre Jeanne d'Albret, leur fille, qui, par son mariage avec Antoine de Bourbon, porta dans celte famille les nom- breuses et vastes possessions de ses ancêtres. Une chose qui n'est généralement pas assez connue aujourd'hui, c'est l'im- portance des provinces que Henri IV apporta à la France lors de son avènement, et qui forment plusieurs de nos départements actuels, sans compter les riches seigneuries qu'il possédait dans l'intérieur du royaume, et qui sont venues grossir le domaine de la couronne. Aussi, indépendamment de ses nobles qualités, qui ont fait de lui un de nos plus grands rois, on peut dire que jamais aucun de nos princes n'avait autant enrichi la France. Le monument le plus remarquable de Pau esl, sans con- tredit, son château royal, auquel se rattachent lant de pré- cieux souvenirs. Il n'y a pas encore vingt ans que le voya- geur qui le visitait était profondément atlrislé en voyant l'état de ruine et d'abandon dans lequel les descendants d'Henri IV l'avaient laissé. Ce dernier, ainsi que son fils Louis XIII, l'avait dépouillé de son splendide mobilier, qui avait été transporté au Louvre. Louis XIV avait fait des libéralités de ce qui en restait. Louis XV et Louis XVÎ avaient complète- mentoublié cette demeure royale. La République, en 1793, en avait fait une caserne, et la grande tour carrée de Gaslon- Phébus avait élé converlie en prison. Louis-Philippe fut le premier qui, en 1835, songea à restaurer ce vénérable monument. Des sommes considérables, prises sur sa liste civile, furent affectées à celte destination. On reproche â cette restauration de n'avoir pas toujours respecté le carac- tère primitif du vieil édifice. Une tour carrée a élé ajoutée aux bâtiments, pour combler un vide qui blessait la symétrie. Les vieilles sculptures ont été réparées par des artistes distin- gués, et les principaux appartements du château ont élé meu-