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LA VILLE DE PAU. 205 blés dans le style d'Henri IV et de Louis XIII. Les murs sont couverts de tapisseries de Flandres, de Beauvais et des Gobelins. La chambre de Jeanne d'Albrel est surtout remar- quable, el l'on y voit avec respect son lit en bois de chêne sculpté; son cabinet, qui lui servait d'oratoire, est attenant. Le grand salon qui vient à la suite, est la pièce où son père voulut qu'elle fît ses couches. Au lieu même où Henri IV vint au monde, on voit son berceau, qui consiste en une énor- me écaille de tortue, placée sur une table et ombragée par quatre petits drapeaux blancs, aux armes de Navarre, brodés par la duchesse d'Angoulême, et qu'on a eu le bon goût de respecter. On sait aujourd'hui que les travaux de restauration de- vaient être entièrement terminés au printemps de 1849, et qu'au mois de mai de la même année, les Bourbons de France et ceux d'Espagne devaient se réunir auprès du berceau de leur ancêtre commun. Mais les uns et les au- tres avaient compté sans la révolution de février. Néan- moins, si elle a fait avorter ce rendez-vous, elle n'a fait que suspendre les travaux de restauration, qui ont été re- pris avec la plus grande activité, par les ordres de Louis- Napoléon , dès les premiers temps de son avènement au pouvoir. C'est avec plaisir que nous constatons un fait aussi honorable pour le gouvernement actuel, qui n'épargne rien pour rendre à fjce'^vénérable monument tout son ancien éclat, en respectant mieux sa vieille architecture, ses sculptures antiques et son caractère moyen-âge. L'un des salons, orné par les dons du dernier roi de Suède, cet. illustre compatriote d'Henri IV, a reçu le nom de Salon Bernadotte. Ce vieux château rappelle quelques sanglants souvenirs, qu'en historien fidèle nous ne devons point négliger. La tra- dition rapporte qu'avant Henri II, il existait dans ses souter- rains une statue nommée la Pïerge-de-fer, horrible machine