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202                       LA VILLE DE l'Ai'.

offrent, presque toutes, des débris et des inscriptions qui attes-
 tent le séjour du peuple-roi dans ces belles contrées.
    Le Béarn, dont Pau était la capitale, doit évidemment son
nom. à la ville de Benèharnum, mentionnée dans l'Itinéraire
d'Anlonin ; mais , quanl à l'emplacement de celte ancienne
ville qui a disparu vers le IXe siècle, par les ravages des Nor
mands ou des Sarrasins , c'est une question que les archéo-
logues n'ont pu encore résoudre d'une manière satisfai-
sante (1). La ville de Pau, plus récente, doit son origine a un
château-fort, bâti au Xe siècle, au point où viennent débou-
cher sur le Gave de Pau, plusieurs vallées appartenant à la
chaîne des Pyrénées. Ce Château, cité dans les titres les plus
anciens sous le nom de Castellum ou de Castrum de Palo, et
qui commandait un passage important, devait avoir pour but
de réprimer les incursions des Sarrasins d'Espagne. 11 fut ré-
paré et agrandi, au XlVesièeie, parGaston-Phébus, ce prince
troubadour , dont les chansons naïves se sont conservées dans
la mémoire des Béarnais. Froissart, qui avait été admis à sa
cour, nous le dépeint comme l'un des souverains les plus ri-
ches el les plus magnifiques de son temps. Il avait , dit-on ,
trouvé le secret d'avoir un coffre-fort toujours plein , sans ja-
mais fouler ses sujets qui vivaient heureux sous sa domina-
tion. Ces peuples n'étaient point gouvernés despotiquement ;
ils jouissaient de certains privilèges dont ils étaient extrê-
mement jaloux, et qui sont connus sous le nom de Fors
de Béarn, ce qui correspond aux Fuèros de la Navarre et de
la Biscaye. Le préambule de ces mêmes Fors rapporte qu'à
une époque éloignée, la violation de ces privilèges avait coûté
la vie aux princes qui s'en étaient rendus coupables. Ce fut
après s'être ainsi défaits de deux de leurs souverains, que les
Béarnais envoyèrent en Catalogne des députés, avec mission

  (I) D'Anville, Notice île la Gaulp, verbo Benèharnum.