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150 LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT. cours d'Orient étaient renommées par leur faste, et le roi de France, désireux d'éblouir ses alliés, n'avait rien négligé pour y parvenir; aussi La Foresl déploya-t-il un luxe qui saisit d'ad- miration la cour du Grand Seigneur et lui donna une haute idée du monarque chrétien. Dès son entrée en fondions, l'ambassadeur eut à infor- mer son maître qu'un marchand ragusain nommé Séraphin Goziot et chargé pour le compte de la France de quel- ques négociations dans le Levant, venait d'être incarcéré par les agents de Charles-Quint. Cette affaire qui me- naçait d'avoir des suites graves fut heureusement ra- menée aux proportions d'un malentendu. Le Ragusain ne subit qu'une détention de deux mois, et se trouvait déjà en liberté quand la Cour reçut la première nouvelle de cette affaire. Les bons rapports entre la France el la Turquie prenaient chaque jour un caractère plus intime, et La Foresl n'eut à vaincre que peu de difficultés pour la conclusion d'un traité de commerce el d'amitié dont le capitaine Rincon avait déjà préparé les voies. Ce traité est ainsi conçu : « Au nom de Dieu tout puissant, soit manifeste à ung chascun , comme en l'an de J.-C. mil cinq cent trente et cinq au moys de febvrier et de Mahomet neuf cent quarante ung pendant son séjour à Venise, il y devint amoureux d'une vieille fille , et qu'il se laissa aller à cette folle passion jusqu'à soutenir que la Rédemption n'avait pas encore été achevée, et que cette Vénitienne, qu'il nommait la mère Jeanne , devait achever elle-même ce grand œuvre. On lui attribue d'autres erreurs qui l'ont fait mettre au rang des hérétiques. Il composa plusieurs ouvrages et entr'autres celui de Orbis Concordia, qui est le plus estimé. On cite encore de lui les suivants : Clavis recondilorum à constitulione mundi; de Magistratibns Athenicnmbus ; de Hetrurhe origine ; de Candelabro Moysis. Il se retira au monastère de St-Martin-des-Champs, où il mourut le 6 septembre 15S1 , à l'âge de 7fi ans.