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m 120 LETTRE AU SUJET DE L'ÉGLISE D'AVENAS. cite, à l'appui de son opinion, trois voyages que ce prince aurait faits à Mâcon, aux années 1147, 1163 et 1172. Que Louis VIS soit venu à Maçon, c'est ce que je ne discuterai pas ; mais il m'a été impossible de trouver la moindre trace d'un voyage à Lyon; aucune histoire de cette ville n'en fait mention, et les auteurs qui ont donné la liste des rois de France qui ont visité Lyon, ne parlent pas de Louis VII. Or, s'il n'est pas venu à Lyon, il n'a pas passé à Avenas, attendu que le rude chemin qui traversait ce bourg, n'avait que deux buts, Cluny d'un côté et Lyon de l'autre. En admettant que le roi soit venu à Mà con, je ne vois pas trop comment ii aurait pu se rendre à Avenas, ni quel sujet assez grave aurait pu le déterminer à entreprendre une course aussi difficile. Il faut connaître les lieux pour se rendre compte de la difficulté d'un pareil voyage, qui, il y a vingt ans seule- ment , était encore chose très-pénible. Avenas, situé à plus de sept lieues de Mâcon, en est séparé par une chaîne de montagnes fort élevées, à per>i ;s très-rapides et couvertes de rochers. Aucun chemin n'existait e icore, au siècle dernier, pour relier ces deux localités. Avenas formait la dernière limite du diocèse , et son chélif bourg n'était, comme il l'est encore, composé que de dix à douze maisons. 11 avait, il est vrai, l'avantage d'être placé sur la route de Lyon à Cluny ; mais, pour y aller de Mâcon, il fallait ou remonter jusqu'à Cluny, ou descendre jusqu'à Belleville, ce qui doublait au moins la longueur du chemin. Je ne puis croire que Louis VII ait eu l'idée d'entreprendre une pareille excursion pendant ses séjours à Mâcon, pour arriver enfin en un lieu désert et qui ne pouvait lui offrir aucun intérêt. Il m'est donc impossible de reconnaître Louis VII comme le fondateur de l'église d'Avenas; car, pour arriver aune semblable conclusion, il faudrait se jeter dans le champ des suppositions, qui, en défi- nitive, ne seraient appuyées d'aucun raisonnement solide. Tandis que pour Louis S tout concorde admirablement ; et la date du X 12 juillet, à laquelle notre saint roi se trouvait à Avenas , est pour notre opinion une arme qu'il sera toujours difficile de faire plier. Au reste , que M. Auguste Bernard le sache bien : avant d'écrire ma n otice sur Avenas, je me suis fait à moi-même tontes