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LETTRE AU SUJET DE L'ÉGLISE D'AVENAS. 121 les objections qu'il m'adresse, et souvent, je dois le dire, elles ont failli ébranler mes convictions. Mais une étude plus appro- fondie du monument qui nous occupe et de ceux de la même époque qui existent encore dans nos montagnes, des recherches mieux suivies sur le XIIIe siècle et sur l'état de l'art dans les provinces, les ont enfin fixées d'une manière invariable. Ici, peut-être, devrait se terminer cette lettre ; mais, puisque j'ai entrepris de répondre à tout ce qu'on m'a opposé, il me pa- raît difficile de ne pas dire quelques mots d'un article que M. Péricaud-Breghot a fait paraître sur le même sujet dans la Gazette de Lyon du 31 mai 1853 , précisément le lendemain du jour où M. Morel de Voleine avait rendu compte de mon ouvrage en termes dans lesquels il était facile de reconnaître son amitié pour l'auteur. M. Péricaud, donc, nous avoue, dans son article, qu'il a tenu pendant longtemps à attribuer l'érection de l'église d'Avenas à Louis-le-Débonnaire, qui fut surnommé le Pieux -, qu'ayant cependant eu quelques doutes, il les avait soumis à un ami lettré (I) ; que cet ami lui avait répondu que Louis VU, lui aussi, avait été surnommé le Pieux, et était venu plusieurs fois à Mâcon. L'ami a parfaitement raison et ce sont des faits acquis à l'histoire. M. Péricaud alors a poussé les choses plus loin , et, obligé d'abandonner Louis-le-Débonnaire , en faveur duquel il avait cependant écrit, il a voulu déposséder notre saint Louis de son titre de fondateur de l'église d'Avenas , en attribuant cette qualification à Louis VII. Si, comme l'a fait plus tard M. Auguste Bernard, il nous eût opposé la question d'art et autres raisons discutables, cela eût paru tout naturel ; c'était de bonne guerre, et ces sortes de discussions ont même cet avantage que souvent il en jaillit un trait de lumière. Mais M. Péricaud-Breghot ne procède pas ainsi ; il est plus expéditif et plus tranchant ; il a trouvé d'un seul coup toutes ses preuves en faveur de Louis VII. En effet, dit-il, les auteurs de l'Art de vérifier les dates nous apprennent que Louis Vit, dit le Jeune, partit de Saint-Denis pour aller à la terre Sainte, le 14 juin 1147. Ce roi a donc pu se trouver (1) Textuel.