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62 SOCIÉTÉ PROTECTRICE BBS ANIMAUX. 2° Nous pourrons agir sur la population par des avertisse- ments, par des conseils, par des remontrances, par notre exem- ple, par nos publications, pour lui faire comprendre que le pro- priétaire d'un animal a le droit d'en user et non d'en abuser ; 3° Des récompenses accordées aux hommes qui se distinguent par leur douceur et leurs soins à l'égard des animaux qui leur sont confiés. Ce moyen a obtenu en France plus de succès que les premiers , et les Anglais regrettent de ne pas l'avoir adopté de préférence à la punition. L'association à laquelle nous vous convions est la réalisation d'une idée française. En l'an X de la République, on proposa un prix pour cette question : « Jusqu'à quel point les traitements « barbares exercés sur les animaux intéressent-ils la morale pu- « blique; et conviendrait-il de faire des lois à cet égard ? » En 1839, un essai de Société protectrice des animaux fut tenté par MM. de Laborde et de Larochefoucault-Liancourt. En Angleterre, pendant plusieurs années, lord Erskine sollicita une loi dans le parlement anglais et ne recueillit que les risées de la majorité. Plus tard, on y fonda cependant une Société qui est sous le patronage de la reine et présidée par le marquis de West- minster. En Allemagne, le premier comité fut fondé à Nuremberg, en Bavière. Dès 1841, par le zèle et la persévérance du docteur et conseiller aulique Perner, le comité fondé par lui, à Munich, prit une grande extension. Il compte aujourd'hui près de six mille associés, et le frère du roi de Bavière, S. A. R. le prince Adalbert, en est le président. En 1845, M. Parisot, de Cassel, fonda à Paris la Société protec- trice des animaux. Grâce à sa constance, grâce au zèle de M. le vicomte de Valmer, de M. le comte de Chamoy, de notre cor- respondant M. Barault-Roullon ,. cette Société a acquis une grande importance ; elle marche aujourd'hui sous le patronage du ministère, et sa dernière réunion, tenue le 22 mai 1854, à l'Hôtel-de-Ville, comptait de douze à quinze cents associés. On y remarquait les délégués des Sociétés de Londres et de Munich. La première était représentée par le général Lillie.