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32 LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT. véritable conquête, une garantie de sécurité que celte alliance française qui, l'initiant à la science des rapports établis entre les gouvernements de l'Europe, lui tracerait la marche à suivre à leur égard, et la politique à adopter vis-à -vis de chacun d'eux. Enfin , puisque l'idée toujours présente à l'esprit des Turcs, était celle des Croisades qu'ils s'attendaient à voir re- naître toutes les fois qu'intervenait un nouveau traité entre le Vatican et les cours chrétiennes, quelle incalculable portée n'aurait pas un événement qui montrait la première puissance de l'Occident, celle que la tradition orientale plaçait en tête de la ligue des Etals chrétiens, prête à se séparer de cette ligue pour s'unir d'intérêt et d'action à la politique des sul- tans. Une telle proposition méritait bien qu'on lui fît accueil ; mais la mort de l'agent français et la difficulté de mettre la main sur un homme assez dévoué aux Turcs et en même temps assez habitué aux usages occidentaux, pour l'envoyer en France traiter d'intérêts aussi délicats, ne permit pas à Soliman d'envoyer une réponse. Peu après, l'insurrection d'une par- tie de l'Asie mineure, tourna ses regards d'un autre côté et le contraignit de faire face à des événements d'un'inlé- rêt plus direct et plus immédiat. La captivité de François Ier se prolongeait sans que rien laissât prévoir son terme. Il devenait plus important que jamais de connaître les intentions du Sultan. Dans ce but, onfitpartir, eu 1&24 , un nouveau chargé d'aflaires nommé Jean Frangi- pani, hongrois d'origine, pour reprendre la mission dont toute absence de nouvelles semblait dénoter un résultai né-: gatif. Déjà François I er pensait à doter son pays de tout ce qui pouvait faire progresser les sciences et les lettres. A la suite de son ambassadeur, ou du moins sous sa protection, il mit quatre savants, Gilles, antiquaire, Belon > botaniste;