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             LA. DIPLOMATIE FRANÇAISE EN OUIENÎ.               33

  d'Arvieux et Duloir, chroniqueurs, chargés de rechercher avec
  soin les antiquités, les produits el les usages des pays qu'ils
  allaient parcourir. Ce ne Tut qu'à la fin de l'année 1525 que
  le personnel de l'ambassade arriva à Conslanlinople, où il fui
 reçu avec tant de pompe et d'apparal, que leBaïle de Venise,
  lout ému, s'empressa d'adresser ù son gouvernement une note
 où l'on voit percer les marques les plus évidentes d'une in-
 quiète jalousie. C'esi de ce moment que date l'usage, con-
 servé jusqu'à nos jours, du repas et de la pelisse donnés aux
 ambassadeurs et à leur suile. Jusqu'alors ce n'avait été qu'une
 amère humiliation à laquelle se soumettait le Baïle de la ré-
 publique vénitienne. Lorsque ce personnage se présentait au
 sérail, ledrogman allait dire au Sullan : « Un mécréant qui a
 » faim demande à manger elà être vêtu. » Le Sultan répon-
 « dait : Donnez-lui à manger, vêlissez-le, après quoi vous l'în-
 » troduirez. » On couvrait alors le postulant de pelisses et 01?
 lui offrait le café et la pipe. Soliman, obligé de conserver,
 tout en la réprouvant, cette coutume dont l'abolilion eut
 froissé les préjugés de son peuple , sut, à torce de générosité ,
la rendre fladeuse pour l'envoyé du roi de France, à tel point
que depuis lors les ambassadeurs ehréliens ont considéré celle
cérémonie comme un honneur rendu à leur dignité. Si au-
jourd'hui le représentant d'une cour avait à se plaindre de
quelque omission dans l'accomplissement de ce cérémonial,
Dieu sait s'il n'en résulterait pas un casus belli.
   L'intérêt politique qui s'attachait à la mission de Frangi-
pani, perdit de son. importance par la mise en liberté du roi
au commencement de l'année 1526, et l'ambassadeur,
appréciant le nouveau jour sous lequel se présentait la si-
tuation des affaires, se fcorna à demander une confirmation
des privilèges ou capitulations accordés antérieurement en
Egypte par les Mameloucks , aux consuls et commerçants de
Marseille. Ces capiluialions, qui n'étaient dans l'origine que
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