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                                   S.
   Euchier à Valerian, Exhortation rationale retirant de la mon-
danité et de la philosophie à Dieu et à l'estude dessainctes lettres ,
   Traduicte en vers françois Iouxie l'Oraison latine, auec
annotations de l'artifice rhetoric, et choses notables en icelle.
  À Lyon, par Macé Bonhomme^ M. D. L U , in-8° de 75 pages.
  Dans une épître dédicatoire à François de Tournon, arche-
vêque de L y o n , BARPTOLEMY ANEAU raconte q u e , « a u temps
«   qu'il emploioit la meilleure partie de ses ans à la publi-
«   que profession des lettres en la métropolitaine cité de
«   Lyon ^ il lui advint par occasion du sainct temps de q u a -
«   resme d'interpréter, au lieu d'un orateur payan, un scrip-
«   teur ecclesiastic et un Ciceron chreslien, qui est S. Euchier.»
   Moi, qui n'ai point interprété Eucher, au saint temps du
c a r ê m e , et qui pourtant l'ai t r a d u i t , mais en prose tant
seulement, je souscris volontiers aux éloges que Barthélémy
Aneau donne ici à saint Eucher. La Lettre dont il s'agit est
un des plus beaux monuments de l'éloquence chrétienne au
V e siècle. Il y a , entre autres beautés sublimes, un admi-
rable passage qui rappelle celui de Bossuet, dans son Ser-
mon sur la mort; celui de Massillon, dans son Discours pour
la bénédiction des drapeaux du régiment de Catinat, et un
bel endroit peu connu du poète Ducis. J e citerai quelques
lignes de la Lettre d'Eucher, pour les raprocher de la version
d'Aneau.
    « Le genre h u m a i n , disait le saint archevêque, se hâte
«   rapidement vers le t o m b e a u , et toutes les générations
«   s'écoulent une à une avec les siècles. Nos pères sont partis
«   les p r e m i e r s , nous nous en i r o n s , nos neveux viendront
«   après nous ; et comme les vagues, poussées les unes par les
«   autres, se brisent contre les rivages de la m e r , ainsi tous
«   les âges s'entresuivent, se heurtent et se terminent à la
«   mort (1). »

  (1) Å’uvres de Saint-Vincent delerins et de Saint-Eucher de Lyon, Irad. par
Grûgoire el Collombet , pag. 58S.