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s'en occuper , c'est quelque chose sans d o u t e , el ce quelque
chose, on l'a o b t e n u , mais ce n'est point assez. Il y avait
d'autres résultats el de bien plus grands à conquérir.
   La Commission executive, dont nous ne mettons pas en
doute les bonnes intentions , ne nous semble pas avoir com-
pris assez largement la mission dont elle était chargée. Elle a
visé plutôt à satisfaire les souscripteurs , en multipliant pour
eux les chances de gain par l'acquisition de nombreux ta-
bleautins , qu'elle n'a cherché à pousser les artistes dans une
bonne voie , à leur faire entreprendre de consciencieux tra-
vaux , et produire enfin des Å“uvres de quelque dimension
et de quelque valeur. De petites pochades, de petits tableaux
de genre bien finis, bien léchés ^ ne restent pas long-temps sur
le chevalet , ils trouvent toujours des acquéreurs ; mais ce
sont les grandes toiles, les éludes sérieuses et larges devant
lesquelles reculent nos artistes, assurés qu'ils sont d'avance
de perdre les fruits d'un long labeur.
   C'est ainsi qu'on eut réellement servi l'art, c'est ainsi
qu'on eut encouragé ceux qui le cultivent avec conscience et
amour.
   Et puis , pourquoi tant de démarches obséquieuses auprès
de nos peintres de la capitale , ces hauts et fiers suzerains
qui ont l'air de nous faire l'aumône, en nous vendant fort
cher ce qu'ils n'ont pu placer à Paris ou ailleurs ! On devait
appeler tout le monde , mais ne solliciter personne. La p r o -
vince doit ouvrir avant tout son exposition aux productions
de ses artistes , si non , elle manque à son b u t , à son esprit,
à sa fondation.
   La Société des Amis des Arts est établie sur des bases trop
étroites, des intérêts trop personnels et partant trop mesquins
pour avoir en elle une longue vie et produire des fruits qui
durent. Au lieu de la faire reposer sur l'égoisme, le gain de
quelques tableaux, il fallait lui donner un généreux mobile,
solliciter les souscriptions non point par l'appât éventuel de
lots plus ou moins nombreux, mais par une noble pensée artis-