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Pierre de Bourbon, son frère, y ajouta un P et un A entrelacés, ces
lettres étant les premières de son nom de baptême et de celai d'Anne
de France, sa femme. Quand aux chardons qui l'ornent, ils indiquent
que le roi lui a fait un cher don en lui accordant sa fille. Hâtons-nous
de dire que la ciselure vaut mieux qne le calembour.
   L'un des quatre clochers qui, contrairement aux règles architectu-
rales du temps, flanquent l'édifice à chacun de ses angles, sert de
demeure à l'une des plus grosses cloches de France : elle pèse trente-
six mille.
   L'Hôtel-de-Ville, situé sur la place des Terreaux, est probablement
l'édifice que Lyon montre avec le plus de complaisance aux étran-
gers : sa façade , élevée sur les dessins de Simon Maupin , présente
tous les caractères du grandiose lourd et froid de l'architecture de
Louis XIV ; c'est en descendant ses marches que l'on se trouve en
face de l'un des souvenirs historiques les plus terribles que l'histoire
criminelle de la France garde dans ses archives : c'est sur le terrain
qui s'étend aux pieds du voyageur que sont tombées les têtes de
Cinq-Mars et de Thou.


                        LYON MODERNE.

    Si l'on veut prendre une idée quelque peu honorable de Lyon, il
 faut y arriver par la Saône : alors son aspect, triste , sale et mono-
 tone , vu des autres routes, se présente avec quelque peu de gran-
 diose et beaucoup de pittoresque. On est d'abord accueilli par I'Ile-
 Barbe , jolie fabrique qui semble venir au devant du voyageur pour
 lui faire les honneurs de la ville. Si l'on veut y descendre, on y
trouvera quelques débris antiques, un puits que la tradition dit creusé
 par Charlemagne, et les ruines d'une église du XVI" siècle. Puis,
 en continuant d'avancer, on passera au pied du rocher de Pierre
Seize, qu'Agrippa fit couper lorsqu'il construisit ses quatre voies
militaires, dont l'une, dirigée du côté du Vivarais et des Cévennes,
couduisait vers les Pyrénées, l'autre vers le Rhin, la troisième vers
l'Océan breton, et la quatrième vers la Gaule narbonnaise. Un châ-
teau fortifié, qui servait de prison d'état, s'élevait autrefois à sa