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CHRONIQUE D'ARCHÉOLOGIE 387 cachés dans des monastères de la Gaule du nord et de l'Alle- magne reprennent la tradition interrompue pendant tant de siècles et peu à peu leurhabileté croissante fouille ces ivoires merveilleux, chefs-d'œuvre de nos musées. Il serait inexact cependant de dire que la période carolingienne n'a produit aucun spécimen, mais ces productions sont visiblement in- fluencées par Fart byzantin et n'ont au point de vue artistique qu'une valeur secondaire. Il n'en est pas de même des ivoires du Moyen-Age proprement dit, ivoires religieux et laïques, ces derniers étant en grand nombre et généralement bien traités. Il est curieux de savoir que tandis qu'en Italie on se contentait souvent d'os comme matière première, les artistes français ont toujours tenu à n'employer que l'ivoire, ce qui donne naturellement un cachet tout autre aux productions. — Le Louvre vient d'acquérir un Saint-Sébastien, du Pérugin, provenant de la galerie Sciarra. L'auteur de ces lignes se souvient d'avoir admiré à plusieurs reprises cette belle toile qu'on a payée 150,000 francs. On ne peut que se féliciter de la venue à Paris de ce chef-d'œuvre. Auparavant déjà le baron Alphonse de Rothschild avait acheté pour 500,000 francs à la même galerie, le Joueur de violon de Raphaël. — Un amateur généreux, M. Leroux, vient de léguer au Musée du Louvre une partie de ses collections. On y remarque « des plats et bassins hispano-mauresques dont trois sont parmi les plus belles pièces connues ; des faïences italiennes du xve siècle, enfin une grande tapisserie fla- mande, également du xv e siècle et reproduisant presque trait pour trait le Van der Weyden, de Munich, Saint Luc peignant le portrait de la Vierge. » On avait offert inutilement 80,000 francs de cette tapisserie.