page suivante »
D'UN CURÉ D'ESSERTINES-EN-DONZY 381 III Mais ce qu'il serait injuste de taire, c'est tout ce que M. Parisis ajouta, par son initiative et sa libéralité privée, à ce qui fut soldé à frais communs. La fabrique s'imposa de son côté de sérieux sacrifices ; Maurice Garel ne pensa pas pouvoir tirer une plus chrétienne vengeance de l'hostilité et des calomnies de ses concitoyens qu'en multipliant les marques de sa bienfaisance. L'église fut entièrement renou- velée ou plutôt, pour parler avec plus d'exactitude, recons- truite en entier. M. le curé, avec ses amis, aurait eu le droit de s'en prévaloir; du chevet au seuil, il n'avait rien laissé subsister de ce que l'usure avait endommagé ou sali. La principale partie de l'ornementation provenait encore de son infatigable activité. Il s'était montré peut-être un peu vif ; sa fermeté avait eu les allures de l'entêtement ; on avait poussé les hauts cris ; on l'avait trouvé trop audacieux, sans délicatesse et sans ménagement pour la monnaie d'autrui. Les résultats déposaient en sa faveur. On ne remue pas une telle quantité de pierres, sans soulever beau- coup de poussière, et à moins d'un miracle, n'est-on pas exposé à blesser les pieds maladroits, qui sont dessous, quand elles tombent ? Néanmoins, pour se faire pardonner des dépenses impor- tunes à ceux qu'elles gênent, rien encore n'égale la prédi- cation de l'exemple. Maurice Garel et son curé l'avaient compris ; ils s'exécutèrent avec la meilleure grâce du monde.