Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
372                       LES TRIBULATIONS

    On ne fut pas lent à obéir et le dimanche, 2 décembre,
après avoir entendu la grand'messe, qui avait été chantée à
onze heures, tout le peuple était sur pied, prêt à constituer
son petit parlement.
   Les Garel et consorts ne se dérangèrent pas; une heure
s'écoula inutilement à les attendre ; cependant Claude Pou-
îard, qui avait instrumenté la première fois avec leur expert
s'était exactement rendu ; on lui assigna comme collègue un
autre charpentier-maçon de Panissières, Mathieu Denis. Le
notaire Jean-François Rousset présidait. Mais l'examen des
lieux, n'étant plus contradictoire, perdait toute valeur; par
trop de précipitation et la volonté d'agir quand même, les
chefs de l'opposition gâtaient leur cause ; devant le refus de
leurs ennemis de comparaître, la prudence leur conseillait
de s'abstenir eux aussi ; il valait mieux ne rien faire que de
frapper à côté avec plus de bruit que d'effet.
   Les deux maîtres-maçons commencèrent par confesser
tout haut que les murs ne supporteraient jamais une voûte
en briques et qu'il ne restait aucun autre parti que d'exécuter
le projet primitif, si l'on était décidé à la continuer du
choeur au portail. Mais cette restriction n'était qu'une
feinte ou une satisfaction à l'honneur du métier, ils se
reprirent bien vite et reconnurent que ces murs, tels quels,


s'agit d'après les observations qui seront faites à l'assemblée par lesdits
experts, à peine de trois livres d'amende contre chacun des défaillants
sans cause légitime, à l'effet de quoi il sera fait mention de leurs noms
et qualités dans la délibération, laquelle nous sera rapportée, pour être
ordonné ce qu'il appartiendra ; et en ce qui concerne la nomination
d'un nouveau syndic et d'un fabricien ordonnons que les suppliants se
pourvoiront par une requête particulière.
       Fait à Lyon, le 13 octobre 1770.
                                                 DE FLESSELLES.