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                       LE SALON DE PARIS                     349

car c'est une porte, rien qu'une porte toute simple et sans
moulures, et pas bien peinte, nous pouvons le certifier, foi
d'architecte.
   Avant d'examiner les portraits n'oublions pas de citer
avec plaisir : L'Aumône de M. CHANUT, un peu noire, le
Marchand de photographies, sujet de genre intéressant de
M. L. PERRIN, et les Baigneuses, de M. Fernand DE BÉLAIR,
petite idylle, soit trois envois lyonnais.
   La médaille d'honneur a été votée cette année à M. Ben-
jamin CONSTANT pour son magnifique portrait de son fils
André : il y avait certes longtemps que cet artiste l'avait
méritée. Cette œuvre magistrale nous donne cet enseigne-
ment que l'on peut encore peindre d'une manière vigou-
reuse et vivante, ainsi que Ta fait aussi M. Marcel BASCHET,
dans son vibrant portrait du Président de'la Chambre des
Députés Brisson et M. BONNAT dans celui de M. Ricard,
ancien ministre de la Justice. Pourquoi le bras droit de celui
de M's J.-E.-C. Bodley, du même artiste paraît-il estropié
en quelque sorte? sans cela il eût été aussi très beau.
   Nos premiers ténors en peinture ont quelquefois de
ces inégalités, témoin le portrait par HENNER de Carolus
Duran, lequel a permis d'en faire dire « qu'il n'avait
pas l'air content de se trouver au Palais des Champs-
Elysées. » Si ce maître est coutumier des têtes de profil. Le
n'était pas l'occasion de continuer ce système avec un
modèle dont la physionomie le permet beaucoup moins. Le
groupement de M. CAROLUS-DURAN, lequel n'avait rien
exposé l'année dernière, est des plus importants : douze
toiles. Ses meilleures portraits sont ceux de deux petites filles :
Simone M. B..., debout, en robe riche, avec une tête char-
mante, et M" e Lucie S..., assise, en robe rouge, avec de
petits bras potelés et des mains ravissantes, la tête fort jolie