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332 LES TRIBULATIONS Garel leur donna la réplique, il tenta de démontrer que leurs observations étaient sans fondement et leur opinion sans poids : « rien n'est aussi erroné » finit-il par dire. Villermet et Poulard, sur la question de savoir si les murs anciens étaient capables de supporter le lambris, eurent un avis différent; le second estima qu'ils tiendraient bien encore vingt ans, mais le premier répondit que le lambris, placé comme on le souhaitait, serait nécessaire- ment cinq pieds au-dessous de la partie de la voûte déjà construite et, n'étant plus de niveau, il romprait la rectitude et la conformité des lignes, ce qui serait d'une indécence choquante et irréparable ; en outre, dans le temps où l'on y penserait le moins, les murailles vieilles et en mauvais état s'effondreraient : il n'y avait donc aucune sûreté à les conserver. Le bâtiment du reste situé sur une hauteur, du côté du nord, les vents et la pluie l'ébranlaient à plaisir, un simple lambris ne manquerait pas en peu d'années d'être pourri et dégradé par les gouttières. M. de Berchoux apprécia ces remarquescomme très sen- sées, il les jugea sans réplique, les approuva, déclarant qu'il n'y avait aucun autre parti à prendre, et ferma la bouche aux contradicteurs et leva la séance. Bientôt après le devis était retourné de l'administration centrale, revêtu de son visa; lecture en était, donnée selon l'habitude, au prône de la messe et le jour de la mise prochaine en chantier officielle- ment et religieusement proclamé. Cet échec n'intimida pas et ne désagrégea pas les syndi- qués de la résistance; leur seule ressource était de pétition- ner, ils en appelèrent une seconde fois à M. de Flesselles mieux éclairé et ils espérèrent toucher sa pitié,, autant qu'ébranler sa justice. « Dans des temps de calamité, écrivirent-ils, où tout le