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 322                    LES TRIBULATIONS

  que d'ailleurs la dépense considérable, où les entraînerait
 cette nouvelle construction, ne peut être supportée par
 ladite paroisse, qui depuis peu s'est épuisée en réparations
 pour leur église, clocher et presbytère et qu'à tous égards
 cet agrandissement serait inutile, très dispendieux et occa-
 sionnerait encore l'embarras à la paroisse de former un
 cimetière nouveau, dès que l'on destine l'emplacement de
 ce même agrandissement sur l'ancien. »
    Les délibérants se choisirent un syndic, Pierre Poullard,
 et lui donnèrent mandat de défendre leurs résolutions, de
 les appuyer, principalement de veillera ce que la voûte soit
 achevée, sans qu'on sepermit, sous ce prétexte, de boule-
 verser tout l'édifice et d'accroître inconsidérément les dettes.
 A leurs yeux cette restauration était non seulement nuisible
 à leurs intérêts et sans avantage pour la région ; mais elle
 n'avait été concertée, entre le curé et Maurice Garel, que
 par suite de l'ancienne querelle au sujet des halles ; c'était une
 façon habile de se relever de cet échec et de se venger. Le point
d'honneur leur conseillait de ne pas céder aujourd'hui plus
que la première fois. Et comme ils n'avaient d'autre moyen
prompt et facile de témoigner leur mauvaise humeur et de
calmer leur colère que de destituer le luminier en charge,
Benoît Rechagneux, trop favorable aux mesures qu'ils désap-
prouvaient, ils élurent à sa place Joseph Maillavin, qui eut
leurs suffrages, conjointement avec Clair Noailly, deux des
plus fougueux meneurs.
   Avant qu'on ne se séparât, Rechagneux et Maurice Garel
se présentèrent pour faire leurs réserves et leurs protesta-
tions « telles que de droit » et en demandèrent acte.
   Quatorze paroissiens avaient pris part à la réunion, deux
habitants de Jas, Etienne Carrairon et Mathieu Giraràon,
s'étaient joints avec eux et peu après huit autres protes-