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268                     BIBLIOGRAPHIE

réapparaissent dans les Écoles et même se font jour
au dehors. Suivant son habitude Renan s'est délecté à
suivre ce retour des esprits vers les mauvaises doctrines du
passé.
    Avec un tact parfait dont nous lui savons gré, M. de Bou-
chaud n'a point abordé ces questions brûlantes. Au rebours
de M. Guebardt il ne saurait se complaire à regarder le
serpent ramper sous les fleurs, à voir le venin de l'incroyance
compromettre les fruits nouveaux du savoir humain. Ses
joies sont plus saines et le plaisir qu'il goûte lui-même tout
en le faisant partager aux autres est la juste récompense de
l'excellent esprit qui l'anime. Les immenses services qu'ont
 rendu les humanistes autorisent à ne pas trop insister sur
leurs misères.
    Suivons maintenant la série des esquisses intéressantes
 qu'inspire à M. de Bouchaud l'œuvre de son ami. Dans le
chapitre intitulé Boccace et Tacite, il nous apprend que
l'auteur du Décaméron à l'insu de Pétrarque avec lequel il
était en relations suivies, possédait un manuscrit des œuvres
de Tacite auquel il fit plusieurs emprunts dans ses écrits.
Il nous dit encore qu'en Tannée 1418,8 Paris, Jean deMon-
 treuil connaissait aussi le grand historien, preuve que vers
la même époque un mouvement littéraire analogue avait
pris naissance en France.
    Rien de plus intéressant que le récit du voyage d'Erasme
 en Italie, alors que la Renaissance bat son plein et que les
 plus beaux génies entourent le trône pontifical. Nous y trou-
vons de curieux détails sur un des épisodes les plus discutés
 de la vie du grand humaniste. Esprit à la fois puissant et
 timoré, parfois accessible au doute, toujours sincère,
Erasme quoi qu'on en ai dit demeura invinciblement attaché
 à la religion catholique. M. de Nolhac a eu la bonne for-