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                       SUR LE PONT DE SAÔNE                           243

ment tous les bourgeois, juifs ou chrétiens. Soixante chré-
tiens furent emmenés en captivité avec les Juifs et, comme
eux, jetés dans les souterrains de Presoy et de Ternens (5).
   Bien malheureux, sans doute, furent Jes prisonniers juifs de
Varambon. Car les 3,000 écus d'or promis pour leur rançon


    (5) Quicherat. Vie de Rodrigue de Villandrando, p. 59. - Costa de
 Beauregard. Souvenirs du règne d'Amêdée VIII, p. 70-78. — Aubret.
 Mémoires pour servir à l'histoire des Dombes, édition Guigue, t. II,
p. 523 s. — Guichenon, édition Guigue, Histoire de la souveraineté des
Dombes, t. I e r , p. 291 s. — L'affaire de Trévoux eut des suites judi-
ciaires. « Quoique cette action, dit Guichenon, ne pût point s'excuser
comme ayant été faite en pleine paix et sans que le seigneur de Varam-
bon ni le duc de Savoye, duquel il était vassal, eussent aucun sujet de
l'entreprendre, néanmoins elle ne fut pas vengée par les armes parce
qu'en ce temps-là Jean, duc de Bourbon, était encore prisonnier de
guerre en Angleterre. Marie de Berry, son épouse, s'en plaignit au duc
de Savoye, qui désavoua le procédé du seigneur de Varambon. Toute-
fois, comme il y avait peu d'apparence que tout cela se fut ainsi passé
sans le consentement de ce prince, vu que cette irruption n'avait été
faite que par ses sujets, Ame de Talaru, archevêque de Lyon, Jacques
de Mauvoisin, abbé d'Ambournay, et Humbert de Grolée, sénéchal de
Lyon, furent choisis par Marie de Berry et par le duc de Savoie pour,
en qualité d'amis et d'arbitres, terminer ce différend et en empêcher
les suites qui ne pouvaient être que très fâcheuses. » Les arbitres se
réunirent à Lyon le 18 mai 1431, en l'église de Saint-Jean, et il fut
arrêté : 1° que le duc de Savoye abandonnerait le seigneur de Varam-
bon et tous ses adhérents; 2° que le duc de Savoye ferait rembourser
par ces malfaiteurs toutes les rançons et finances par eux tirées de leurs
prisonniers ; 3° que le duc de Savoie paierait 10.000 écus de bon or et
de bon poids pour les dommages, pertes et dépens faits par le duc de
Bourbon ou par ses sujets, etc., etc. Le duc de Savoie ne semble pas
s'être soumis à cette sentence. En tous cas, elle n'empêcha pas Varam-
bon de continuer à « détenir misérablement » ses prisonniers juifs ou
chrétiens jusqu'à parfait paiement des grosses sommes auxquelles il
avait fixé leurs rançons.