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enceintes, l'éloquence ne remporte pas toujours pareille
victoire : mais ce succès était malheureusement incomplet.
Une partie des meneurs ne céda pas et Joseph Veluire,
Jean Maligeay, Etienne Goubier, Antoine Poulard, Antoine
Arquillière, Etienne Achard et d'autres maintinrent leurs
réclamations et ce qu'ils appelaient leur droit ; ils persistèrent
plus que jamais à soutenir que la halle devait être rebâtie
dans la même forme et sur le même emplacement qu'elle
occupait de temps immémorial.
   Pendant quatre mois la querelle continua d'échauffer les
esprits et les entretiens ; les deux instances, l'une du curé
contre les tapageurs, l'autre des villageois contre le lumi-
nier démolisseur, étaient toujours pendantes à Montbrison.
Heureusement les lenteurs de la justice sont favorables aux
plaideurs ; M. Parisis était fondé à espérer qu'on ne le
 condamnerait pas à rebâtir ; ses adversaires se promettaient
 d'avoir raison d'une résistance passive qui les irritait de
 jour en jour davantage.
   Un troisième acteur entra en scène ; M. le marquis
de la Rivière, possesseur du fief de T.ézette, qui s'étendait
sur la majeure partie de la paroisse, intervint à ce titre
et établit sur la halle en litige des prétentions qui
parurent soudainement calmer les plus orgueilleuses et
les plus intransigeantes récriminations. On avait tenu,
au début de 1764, une assemblée pour enlever à
Maurice Garel sa délégation et ses pouvoirs de luminier,
mais vingt jours après, le 25 janvier, on traitait d'accom-
modement ; on en appelait à un arbitrage pour éviter des
frais plus considérables, suspendre les poursuites et mettre
fin à tous les différends. Le vent avait tourné ; on en était
à désirer la pacification. Deux habitants, précisément de
 ceux qui avaient montré le plus de ténacité dans leurs