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SUR LE PONT DE SAONE 153 passé aient été quittées et remises à tous leurs debteurs, néanmoins iceulx sergens contraignent, exécutent iceulx debteurs aussi bien pour les usures comme pour le principal, et exécutent les habitants desdiz poures pays aussi bien pour les debtes deues aux Juifs de l'Empire qui oncques ne demourèrent en nostre royaume et ne sont comprins oudit arrest, comme font pour ceulx qui demouraient en nostre dit royaume comprins oudit arrest... et combien aussi que les oppositions à iceulx Juifs, pour le temps qu'ils demouraient en notre dit royaume, venissent par devant vous, bailli ou juge des ressorts en vos sièges de Lion et là fussent décidées et déterminées, touttefois iceulx sergens adjournent les habitants desdits pays, quand ils s'opposent à aucune exécution faite contr'eulx pour le fait desdiz Juifs... en notre dite cour de Parlement et aucuneffois... à si brief jour que bonnement ils ne peuvent venir à leur journée pourquoy souventeftois ils ont perdu leur cause. Et combien aussi que aucuneffois ils monstrent quittance des sommes à eulx demandées, toutteffois iceulx sergents ne les veulent recevoir et les adjournent pardeça, et, qui pis est, combien que aucuneffois lesdits pauvres habitans ne soient tenus ne obligiez auxdits Juifs en aucune chose, néanmoins, à la seule dénonciation ou affirmation d'iceulx Juifs ou d'aucun d'eulx, iceulx sergens les exécutent en corps et biens et ne veulent aucun recevoir a opposition si premièrement il ne garnit leurs mains de biens meubles et fault aucuneffois qu'ils les garnissent de plus de dix fois qne la somme ne monte Et ont fait et font plusieurs autres griefs et oppressions auxdits poures habitants, pourquoy pluseurs ont laissié le pays et s'en sont fouis hors de nostre royaume. Et feront plus outrasgiant grief, préjudice et domage de la chose publique de de tous lesdits pays si par nous n'y est pourveu de remède convenable. Ces choses considérées et attendu aussi que nous n'avons autre droit ès-debtes dessusdites que auraient lesdits Juifs et ne povons ou devons faire exploittier icelles debtes fors ainsi comme faisaient paravant les- dits Juifs desquels les causes ne venaient point en notre Parlement de Paris des pays de Lion et autres dessusnommés, et que dure chose serait aux poures habitants desdits pays de venir poursuivre leurs causes d'opposition en notredit Parlement à Paris « Pourquoy nous vous mandons et commandons, et à chacun de vous suivant comme à luy appartiendra, que pour cause et occasion des debtes dueus auxdits Juifs ou Juifves, vous ne contraigniez, faciez