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                      SUR LE PONT DE SAONE                          137

commençaient toujours par refuser de délier les cordons
de leur bourse. Puisque, disaient-ils, nous ne sommes pas
tenus du guet et garde des portes de la ville, pourquoi le
serions-nous davantage des dépenses des fortifications? En
vain on leur représentait que, s'ils étaient exempts du guet,
c'était par un effet de la sagesse du roi qui n'avait pas
entière confiance dans leur fidélité à son service, mais qu'il
n'y avait aucun motif de les dispenser de taxes levées pour
la sûreté de la ville, à laquelle ils n'étaient pas moins inté-
ressés que les autres habitants (15). Ces considérations
les touchaient peu, et pour les décider à payer, il fallait
invariablement que des lettres du roi vinssent donner ordre
exprès de les y contraindre au besoin par la force (16).
   Ce n'était pas       pour servir la      France,     c'était    pour



fortifications en grave différend avec le Consulat. D'une part ils
s'opposaient à l'édification de la ligne de défense appelée la Retraite que
le Consulat faisait élever à Trion et qui avait le double tort, suivant
eux, d'être un travail inutile et de mettre hors de la ville les églises de
Saint-Just et de Saint-lrénée, dont les clercs seraient désormais empê-
chés « d'aller, entrer, yssir et venir à Lyon de jour et de nuit, à telle
heure comme il leur plaît. « D'autre part ils protestaient contre les
lettres du roi en date du 24 novembre et du4 décembre 1399 qui, sur la
demande du Consulat les obligeaient à contribuer pour un cinquième
aux dépenses des fortifications. Ce procès, qui donna lieu à de curieux
incidents, exigea deux arrêts du Parlement. La part contributive du
clergé aux travaux des fortifications fut réduite à un sixième, mais la
« Retraite •» fut continuée et achevée nonobstant les réclamations des
chanoines de Saint-Just. Arch. de la ville, CC. 190, 341, n° 1. Cartu-
laire municipal, p. 362 et suivantes.
   (15) Ménestrier. Histoire civ. et cons. de Lyon, p. 502.
   (16) Archives de Lyon. Chappe. Inventaire XII, p. 429. Lettres
patentes en latin du roi Charles V données le 27 septembre 1364
signées per regem in requeslis suis et adressantes au bailli de Mâcon pour