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130 UNE NOUVELLE BOUTIQUE de Juifs à Lyon ni à l'occasion du départ des Croisés pour la Terre Sainte, ni non plus lors de la Peste noire, bien que ce fléau ait cruellement sévi parmi nos pères. On sait que pendant cette peste, il y eut, en maints endroits, des hécatombes d'Israélites, le peuple les accusant d'avoir causé la mortalité en empoisonnant l'air et l'eau par des conjura- tions magiques (2). Si les archevêques de Lyon ne voulaient pas qu'on fit de mal à ces mécréants, du moins ne les toléraient-ils dans leur province ecclésiastique qu'en prenant, pour atténuer le danger de leur présence, de nombreuses précautions. Les canons du concile tenu à Anse en 1299 sous la prési- dence de Henri de Villars, archevêque de Lyon, nous donnent une idée du régime auquel étaient soumis les Juifs de notre région (3). Nous y lisons : Halinard, qui vivait en 1049, défend par son testament qu'on inquiète les moines de cette abbaye propter pecuniam Judœorum ibidem dudum interfectorum. Menestrier,Histoire\civileet consulairede Lyon. Preuvesn°20. (2) Depping, Les Juifs dans le Moyen Age. Pericaud, Notes et documents, 1350. (3) " Quum ex eo quod Judœi sigmim aliquoi patenter non portant, par quoi Judœi sunt a Christianis valeant reprehendi : quam plura possiht, prout pro certo comperimus, inimica christiana fiiei perpelrari : ideoque providè atque consulté statuimus, ut fudœi in quocumque loco nostra diocasis et provincia commorantes in supiriori veste quam gestant et gestabunt in antea aliquod signum portent de panno vel tela consultum ita magnum et coloris dissimilis in veste superiori in qua debeat consui ut possint videri et cognosci. Prohibemus insuper ne teneant christianos nurricios et nurrices : cames aulem pro Judœis occisas nullus vendal fidelibus christianis. Obviantes antem Judœi Cruci sive corpori Christi vel penitus se recludant, vel cum festinantii recédant, ant reverentiam cum humïlitate exhibeant Salva- tori. Prœterea Ecclesiis in quarum parrochiis Judœi commorantur satisfaciant