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                             EN ROANNAIS                                85

Pleine de respect pour la mémoire de son père, elle voulut
fonder sur son tombeau une prière perpétuelle. C'est
pourquoi, moins de dix ans après sa mort, en 1353, elle
établit dans la chapelle de Saint-Clair une prébende qu'elle
dota richement. Un des Frères attachés au couvent devait
faire le service « qui était d'une messe chaque jour» (6). Ce
fut la seule des anciennes fondations pieuses de Beaulieu
qui continua jusqu'à la ruine complète du prieuré (7).
   Vers 1330, le couvent se trouvant achevé, des difficultés
d'un autre ordre commencèrent. Il fallut rentrer dans les
biens et propriétés aliénées pour sa reconstruction. A ce
sujet, il s'éleva une contestation entre Beaulieu et le prieur
de Magneu-Hauterive (8), Simon de Molières. Ce dernier
prétendait percevoir, au moins partie, sinon tout le péage
de Villareys (Villeret) que nos religieuses possédaient depuis
un temps immémorial par donation delà maison de Beaujeu.
Après plusieurs années de pourparlers, le procès n'avançant
pas, les parties choisirent pour arbitre Simon Ancelin,
doyen de la collégiale de Montbrison (9), qui mit fin au litige

   (6) VU. infra: « Procès-verbal de la prise de possession de laprébende La
Perrière par Me Eustache François Mourier, prêtre sociétaire de Véglise
paroissiale de Saint-Haon-le-Chàtel, le 22 juin 1772.
   (7) Archives départementales de la Loire, tome i l , p. 101, n o , 138,
135, 207, 219, 202.
   (8) Magneu-Hauterive était le siège d'un prieuré bénédictin très
ancien, dépendant de l'abbaye de File-Barbe. La Mure, Hist. ecclésias-
tique du diocèse de Lyon, p. 236, 237.
  (9) Simon Ancelin était natif de Montbrison ; il avait pour père
Philippe Ancelin, bourgeois de cette ville. La famille Ancelin avait
donné son nom à une terre voisine qui fut ensuite vendue à un comte
de Forez qui lui laissa le nom de Clos-Ancelin, sous lequel elle est
désignée dans tous les documents. Dom Renon, Chronique de Notre-
Dame de Montbrison.