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            LE PRIEURÉ DE BEAUL1EU EN ROANNAIS                    83

veuve de bonne heure et s'occupa de l'éducation de son fils
unique, appelé aussi Guy. « Or, dit La Mure, Guillaume de
Saint-Haon, étant aussi devenu veuf, crut ne pouvoir mieux
faire pour réunir tous les biens des trois branches de la
maison de Roannais, à sçavoir Roannais, Roanne et Saint-
Haon, en une même famille, que de faire un double
mariage, à sçavoir de lui avec ladite dame, Alice de Roanne,
veuve dudit seigneur de la Perrière, et de sa fille, Alice de
Saint-Haon, qui par lui avait tous les droits des branches
de Roannais et de Saint-Haon avec Guy de la Perrière, qui
par sa mère avait tous les droits de la branche de Roanne
outre les terres de son père... Et ce double mariage qui
assemblait en une même famille tous les biens de la maison
de Roannais, sesolennisa vers l'année 1275 (1). »
   Après la mort de Guillaume de Saint-Haon et d'Alice de
Roanne sa mère, Guy, devenu le plus puissant vassal du
comte de Forez, possédait presque toute la plaine du
Roannais. Riche et pieux, il s'occupa d'améliorer la situa-
tion de ses serfs, comme aussi de reconstruire et doter les
monastères. Le pitoyable état où se trouvait le prieuré de
Beaulieu, dont un incendie n'avait laissé presque que des
décombres, ne tarda pas à attirer ses regards ; et il le fit
réédifier presque en entier et quelques années après —
probablement au début du xive siècle —, il y ajouta de
nouveaux bâtiments et fit rebâtir l'église, « en forme de croix,
de la manière quelle est encore, » écrit La Mure vers 1670(2).
   La protection que Guy de la Perrière venait d'accorder


  (1) La Mure, les Ducs de Bourbon et les Comtes de Forez, tome II,
pages 150 et 503.
  (2) La Mure, le Dévot Prieuré des dames religieuses de Beaulieu en
Roannais, op. cit.