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26 LE PRIEURÉ DE BEAULIEU Roanne, de dessus le tertre qui y est, que par la sentence même de son approbation, il lui donna le surnom de Beau- lieu, et dès lors ce surnom devint son nom même... (12). » Telle est l'origine de ce nom de Beaulieu que l'endroit a toujours conservé depuis. En s'installant à Beaulieu les religieuses de Fontevrault, après avoir choisi pour Prieure l'une d'entre elles, nommée Agarde (13), s'empressèrent d'affilier le nouveau monas- tère à leur ordre. Dans ce but, elles sollicitèrent des dona- teurs une nouvelle charte confirmative de la fondation. Cet acte daté de de n 15, cite les principaux bienfaiteurs : le comte de Forez, Guy I er , assurait de sa protection; le sei- gneur de Saint-Haon remettait son droit de justice (jus prœtoris) et dispensait les religieuses de « toutes corvées et gardes de son château-fort », les seigneurs de Roannais, fondateurs (condilores) donnaient tous les droits de laods et de mi-laods, — on appelait ainsi le droit de mutations exigible à chaque changement de propriétaire (15), — de plus ceux qu'ils levaient sur les corroyeurs et les manœuvres du pays; ils délaissaient également tous les droits de pêche, de chasse, de colombiers et de garennes. Les religieuses recevaient aussi la banalité du moulin, du four et du pressoir, dont tous les habitants étaient obligés de se servir moyennant redevance; « bien que nul ne pou- vait sans elles moudre, cuire ou presser... » (12) La Mure, op. cit. (13) Obiluarium Ecclesia Lugdunensis. (14) Guy I=r, chef de la seconde dynastie des comtes de Forez, régna de 1107-1130. Il fît sa soumission à Louis-le-Gros qui vint la recevoir à Montbrison en n 29. (15) Dans le Roannais on ne payait que le rai-lods.