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346                 NOTICE SUR UNE MAISON

   Comme je l'ai dit plus haut, la façade sur le chemin
était percée de deux fenêtres à croisée, de belles dimen-
sions, et à hauteur du grenier, d'un jour carré. Une
fenêtre semblable ajourait chacune des faces latérales.
La façade sur la cour possédait huit ouvertures, régulière-
ment espacées : au rez-de-chaussée, deux portes et deux
étroites fenêtres, ces dernières munies, dans les embra-
sures intérieures de petits bancs de pierre, au premier
étage deux fenêtres situées au-dessus de ces dernières, et
deux portes se joignant sur le palier qui termine l'escalier
extérieur. Cet escalier en très mauvais état, ne devait pas
être construit primitivement sur l'emplacement actuel, car
il masquait aux trois quarts la petite fenêtre de gauche,
et ses marches inférieures empiétaient sur toute la largeur
de la jolie porte d'entrée, qui devenait ainsi inutile. Il est
probable que l'escalier primitif avait la forme d'un perron
à deux volées, laissant les ouvertures obstruées complète-
ment dégagées.
   Les fenêtres du rez-de-chaussée, dont le compartiment
supérieur fut jadis garni de barreaux de fer, étaient surmon-
tées d'un arc en accolade agrémenté d'une fleur de lis. Cet
ornement reproduit sur chacune des fenêtres et sur une des
portes du rez-de-chaussée, avait été recouvert de part et
d'autre par une couche compacte de mortier. Cette
adjonction grossière fut faite sans doute à l'époque de la
Révolution, où on mutilait avec acharnement les emblèmes
royaux et les armoiries de toute sorte (2).


   (2) M. Edmond Biré, dans son livre Paris pendant la Terreur, cite
le décret de la Convention du 12 octobre 1793, « déclarant suspects
« ceux qui n'ont pas retourné leur plaque de cheminée ornée par les
« trois fleurs de lis en ronde bosse ; ceux qui ont conservé un meuble,