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SOCIÉTÉS SAVANTES 33S le Petit Broyeur de couleurs, dont le mérite permet de dire qu'il eût dû se consacrer tout entier à la peinture de genre. Toutefois, Grobon fut un rénovateur dans la peinture du paysage, à laquelle il se consacra presque tout entier. Les quelques portraits qu'il a exécutés font aussi regretter qu'il ne se soit pas livré davantage à cette branche de l'art. En outre de ses qualités d'artiste, Grobon se distingue aussi par l'amour de sa ville natale, qu'il n'a jamais quittée. Un peu oublié, à cause de sa vie retirée et modeste, Grobon reprendra de plus en plus la place qui lui est due,car personne n'a apporté plus de conscience dans l'exécution de ses œuvres. Séance du 24 novembre 1891. — Présidence de M. Morin-Pons. —> Hommage offert à l'Académie par M. Storck, imprimeur : Lyon à l'Ex- position universelle, 2 vol. in-4°. — M. Rougier présente un rapport sur la candidature de M. Henri Coutagne, à la place vacante dans la section des Beaux-Arts, par la nomination de M. Emile Guimet, comme membre émérite. — M. Humbert Mollière donne lecture de la première paitie d'un Mémoire sur l'évaluation de la population des Gaules et la durée de la vie chez les habitants de Lugdunum du i« au IVe siècle. Dès l'origine, Lugdunum eut le rang de capitale, et elle compta bientôt une population assez nombreuse. En ce qui concerne la Gaule, sa population ne devait guère dépasser 15 à 18 millions d'habitants. Quant à Lyon, l'orateur fait observer, en décrivant l'enceinte de la ville antique, qu'elle occupait à peu près, sauf le faubourg de Vaise, situé hors de ses murs, l'emplacement du 5 e arrondissement actuel. Or, lors du dernier recensement, cet arrondissement comptait 56,000 habitants. De là , l'orateur estime que Lugdunum ne devait pas compter plus de 60,000 habitants, ce qui, avec les 10,000 habitants du Condat, forme une population totale de 70,000 habitants. Quant à ses éléments, cette population se composait d'un mélange de race latine et gauloise, dont la fusion s'opéra bientôt tout entière au profit de cette dernière, sans qu'il soit nécessaire, comme l'ont fait quelques historiens, de voir là une conséquence du grand massacre qui aurait été ordonné par Septime Sévère, mais dont ne parle aucun historien contemporain, et qui est même démenti par certains faits historiques.