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                    SUR LE BEAUJOLAIS                    305

  l'un des douze chanoines. La prébende d'un chanoine de
Beaujeu, au siècle dernier, était donc de 300 livres.
   Comment pouvait-il se faire qu'une institution fondée
au xi e siècle, dotée pendant huit cents ans au sein d'une
riche contrée, d'abord par les libéralités de puissants sei-
gneurs ses fondateurs, ensuite par les largesses de ses
membres et de nombreuses familles, eût, à la fin de son
existence, des revenus aussi réduits ? M. l'abbé Longin,
dans l'introduction qui précède le texte de la Déclaration,
recherche quelles furent les causes de cette décroissance de
la fortune du Chapitre. 'Elle provenait d'abord de la dépré-
ciation des rentes 'payables en espèces, constituées très
anciennement, et dont la valeur avait diminué depuis, en
même temps que celle de l'argent.
   En outre, la négligence ou l'incurie des chanoines,
chargés, chacun, d'administrer les biens affectés à leurs
prébendes et qui parfois n'étaient pas aptes à de telles
affaires, furent cause que beaucoup de débiteurs et de
tenanciers cessèrent de payer ce qu'ils devaient et finirent
par prescrire leurs obligations. Dès le milieu du xve siicle,
le Chapitre faisait de vives plaintes sur cette négligence et
ses funestes conséquences, et chercha en vain à y porter
remède, notamment dans ses statuts de 1467. L'éloignement
de beaucoup de fonds de terre sur lesquels étaient assises
les rentes ou dîmes dues au Chapitre, les difficultés, les
lenteurs, et la cherté des procès nécessaires pour venir à
bout de la résistance des tenanciers, surtout lorsqu'il
s'agissait de faire valoir des droits de minime importance,
contribuèrent aussi à diminuer les revenus du Chapitre,
Celui-ci se plaint « que les rentes sont plus à charge qu'à
profit, par la défense qu'il faut faire pour les lever et
acenser, outre mille procès qu'il faut soutenir pour un