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304                   NOUVELLES ÉTUDES

était pénible pour le débiteur. Mais en lui-même et mis à
part le mode de perception, ce genre de redevance n'était
pas plus onéreux que toute autre charge permanente qui
peut grever la propriété foncière. De même que de nos
jours, il est tenu compte, dans le prix d'achat d'un immeuble,
des impôts et autres charges qui en diminuent le rende-
ment, autrefois l'acquéreur d'un fonds de terre tenu d'en
payer la dîme, en donnait un prix moindre et fixé en consé-
quence. M. Taine dit, dans son dernier volume : « La
dîme ne coûtait rien au contribuable actuel et vivant, car
établie depuis des siècles, la dîme était une charge pour la
terre et non pour le propriétaire jouissant, ou pour le fer-
mier exploitant : ceux-ci n'avaient acheté ou loué que
défalcation faite de cette charge. Les biens fonciers de
l'église (et ceci est vrai de tous ses autres biens ou revenus),
étaient à elle sans dommage pour personne, par le titre de
propriété le plus loyal et le plus légitime, par la volonté
dernière de millions de morts, ses fondateurs et bien-
faiteurs. »
   En regard des revenus, la déclaration du Chapitre fait
apparaître en les détaillant, article par article, les charges
auxquelles il avait à pourvoir. Celles-ci montaient par année
à 5,839 livres et comprenaient l'entretien des bâtiments,
des propriétés et de l'église, le traitement des curés et
vicaires dans les paroisses où le Chapitre prélevait la dîme,
à 300 livres pour le curé et 150 livres pour le vicaire, les
frais du culte, etc..
   Il restait au Chapitre un revenu net de 4,449 livres.
Cette somme se divisait en quatorze portions de 300 livres,
dont une était prélevée au profit du doyen, une autre par-
tagée entre deux dignitaires du Chapitre, le chantre et le
sacristain. Chacune des douze autres portions était attribuée