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232                   BERENGER DE LA TOUR

   Dans son sonnet-dédicace, Bérenger vante les curiosités
du Vivarais : les dolmens, tombeaux des géants ; les puits
d'exploitation des mines d'argent de Largentière ; les eaux
thermales de Saint-Laurent-les-Bains ; les vertus curatives
de l'aigre source (de Vais).
          Ny les tombeaux de la superbe gent
          Qui fit jadis à Jupiter la guerre,
          Ny l'autel sainct du biffron Dieu qui serre
          L'antique puitz où l'on tiroit l'argent,
          Ny l'eau aussi où nud on va nageant
          Aux mois gelez, pour le plus grand aise acquerre :
          Ny ce grand pont, le premier de la terre,
          Où vont leurs eaux trois fleuves regorgeant :
          Ny l'aigre source en son cours perdurable
          Dont Vivarais se répute admirable,
          N'ont peu esdosser son renom
          Des autres sours rebvans sa mémoire :
          Donq si j'ay l'heur de publier son nom,
          Vous en aurez entièrement la gloire.

   En lisant la Moschèïde, nous nous sommes demandé si
M. Emile Guiard, l'heureux auteur du spirituel monologue
la Mouche, n'avait pas dans sa bibliothèque le poème de
Bérenger ; on le supposerait presque, quand on compare
certains passages :
       Les tigres, les lions, dont on poursuit la race,
       Ça vit dans le désert, ça se tient à sa place,
       Les mouches sont chez nous, dans nos appartements,
       Le jour, la nuit, au lit, à table, à tous moments,



tige de la maison de Luynes. Il était fils d'Antoine-Albert et de
Magdeleine-Jacquette de Chalendar de la Motte et frère de Guillaume-
Albert, receveur du Vivarais en 1564. Il avait aussi une soeur mariée
avec Mathieu de Beaulieu.