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BERENGER DE LA TOUR 22Q A MONSIEUR DE L'ESTRANGE (1). On nous a paint un Hercules en France, Noble Baron et un autre en Libie, Qui =e fit grand par main forte et hardie, Et le Gaulois par sa doulce éloquence, Egaux estoyent en force et corpulence, En entreprise et en victoire aussi : Mais ores sont différens en cecy ; Car l'Indien n'est plus vivant au monde, Et l'autre en toy se représente icy Avec la mesrae éloquence et faconde. ESTRENES A UN PRÉLAT, SON SEIGNEUR, Pour le premier jour de Van (2). J'ay grand désir de vous bien estrener, Noble prélat ; mais un seul poinct m'arreste, L'estrene ? Non, car elle est toute preste Et moi aussi prest à vous la donner. Ce seulement qui me vient destourner Est ce mespris qu'aurez de choses telles. Ce nonobstant promis vous est par elles Un futur bien : faut-il que je le nomme ? Ce sont deux clefz, non point de fer, mais celles Qui tiennent lieu de l'aigle noir à Rome. (1) C'est le baron Louis de Lestrange qui, en 1562, tenta de s'em- parer de la ville d'Aubenas, contre le seigneur de Balazuc, qui était venu en faire le siège. (2) C'est François de Lestrange, évêque d'Alet, aumônier du roi Charles IX, mort en 1564. Son père, Antoine, était sénéchal d'Age- nais, il présida les Etats du Vivarais à Aubenas, le 7 janvier 1505. En 1490, il transigea pour la succession de son père avec son frère Louis, le chef de l'armée des catholiques au siège d'Aubenas.