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              CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS                    169

et le froid va en augmentant jusqu'au 13 janvier 1789.
Tous nos cours d'eau sont gelés, et à la débâcle arrivée le
15 janvier 17S8, l'Azergues cause de vrais dommages.
   Les ravages de l'Azergues excitaient de continuelles
plaintes, qui finirent par arriver jusqu'à M. de Flesselles,
alors intendant delà généralité de Lyon. Après de sérieuses
études, il fit faire des travaux importants sur le parcours de
l'Azergues, entre Chazay et Anse. Le cours de la rivière,
paraît-il, fut changé et l'on construisit digues et éperons
pour la maintenir dans son lit. L'on y employa pendant
quelque temps d'assez fortes sommes ; mais la Révolution
éclata et tout fut abandonné. Depuis lors l'Azergues con-
tinue ses dégâts, et chaque nouvelle crue emporte quelques
lambeaux de terre, de telle sorte que entre Chazay et Anse,
on comptait, après les grandes inondations de 1840 et de
1856, plus de mille bicherées enlevées à l'agriculture et
ravagées à certains jours par les eaux de la rivière (15).
   Il serait urgent, plus que jamais, de reprendre ces travaux
d'endiguement et d'arrêter les dégâts qu'occasionnent les
furieux débordements de notre cours d'eau. Quelques par-
ticuliers essayent bien de lutter en élevant digues et jetées
plantées d'arbres sur les bords, mais la mesure n'étant pas
générale, se trouve tout à fait inefficace. Il serait donc à
désirer que l'Etat et le département du Rhône entendent
les plaintes des riverains et reprennent les travaux de M. de
Flesselles !
   1789 arrive, et un courant de révolution, de fureur et de
sang, va passer sur la France. Nos bourgs se ressentiront
plus ou moins de ses atteintes, et Chazay verra disparaître



  (15) Serrant. Hist. d'Anse, p. 146. Arch. du Rhône. C. 92.