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             CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS                 163

devait exiger 2 sols pour faire cuire un bichet de farine,
qui produisait un pain de 80 livres et un petit pain appelé
Pogne. Le dit Papillon exigeait 2 sols et 3 deniers par
bichet de farine ; son bail de ferme était de 54 livres
par an, y compris les droits du bac sur l'Azergues, dont
il était passeur. Mais le bail nouveau ayant été porté à
 100 livres pour le bac et 72 livres pour les fours, le bou-
langer avait également augmenté ses prix. Devant cette
augmentation des droits, les habitants s'assemblèrent et
furent chez les officiers de la baronnie pour faire leur
représentation. Jusqu'à ce jour personne n'était gêné,
l'on cuisait où l'on voulait, mais le plus grand nombre
 allait aux fours banaux, parce que il n'y avait à Chazay
 qu'un boulanger qui ne pouvait suffire. Aujourd'hui, est-il
dit, le dit fermier des fours veut exiger 2 sols et 6 deniers
 pour tout pain, de sorte que le particulier, qui voudrait
 faire deux pains de son bichet de farine, serait obligé de
 payer le double.
   On demande donc que le boulanger fermier exige pour
un pain de 25 livres 1 sol et 3 deniers ; pour un pain de
30 à 40 livres, 1 sol et 9 deniers ; de 40 à 50 livres, 2 sols;
de 50 à 60 livres, 2 sols et 3 deniers ; et de 60 à 80 livres,
2 sols et 6 deniers.
   On demande également à fixer les droits de passage sur
le bac (qu'il exige arbitrairement quand la rivière est
grosse), à 3 deniers par personne en temps ordinaire et à
6 deniers en temps de crue, et pour les chevaux 9 deniers.
   Ces dernières taxes furent imposées au dit boulanger-
fermier, et le sieur Pierre Descot, lieutenant du juge, fut
destitué de ses fonctions pour avoir laissé s'introduire de
tels abus.
   Heureusement pour lui il eut deux puissants protecteurs,