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                NOTES DE L'ABBÉ RANCHOX                   147

    Du I4 me février 1766, je notte qu'ayant déjà marqué cy-
 devant que le froid était fort dur depuis le 21 décembre
dernier, il a continué si rigoureusement que dans la ville
de Lion le moule de bois valait 40 livres et les fagots à
Saint-Cire se vendaient cinq sols pièce ; on avait de la
peine à trouver de la farine, y ayant des deffenses dans la
ville d'en laisser sortir. MM. les échevins payaient pour
faire casser les glaces des moulins de la Quarantaine. Le
bled vaut 5 livres 10 sols le bichet et le pain sept liards la
livre, encore les boulangers n'en donnent que peu. Le
 dégel commence d'aujourd'hui par un grand vent. J'observe
que je suis allé chez MM. les comtes leur représenter que
la misère était fort grande à Saint-Cire, qu'ils me devaient
 quelque aumône. Après bien des prières, M. le doyen m'a
donné un mandat de 48 livres. J'observe encore qu'avec
 102 livres de la charrie et quelques autres petites aumônes,
j'ai nourri au moins 100 pauvres pendant tout l'hiver, en
leur distribuant chaque jour trois livres de pain et une bou-
teille de vin pour chaque particulier.


                        Année 1766.

   Claude-François Bonnet, vicaire (de Roanne).
   L'an 1767 et le 19 janvier, il est à observer que le froid
dure depuis le 28 décembre dernier, que la saison est si
glaciale qu'on ne peut sortir sans crainte de verglas. On a
remarqué que le 12 et le 13 janvier, le froid a été aussi fort
qu'en 1709, il y a apparence que cet hiver sera aussi
rigoureux que celui de l'année dernière. Les vins de 1766
qui n'ont point été abondants, puisqu'il n'y a eu qu'un
tiers de récolte ordinaire, ne se vendent que 13 à 14 livres
l'ànée, parce que la misère est trop grande dans la ville de