Revue du Lyonnais » série 5 - n°12 ( 1891 ) » pp.113

                     BERENGER DE LA TOUR                 113




                 A     MONSEIGNEVR,
              MONSIEVR         DE     BRESE
                      EVESQUE       DE
                         VIVIERS


^^ORINTHE      ville d'Achaie (Prélat très honoré), ayant la
     i(
WMà venue du Roy Alexandre Macédonien, pour reco-
« gnoissance de sa majesté, lui offrit nom de citoyen :
« chose, laquelle au respect de sa Monarchie, ne deuoit
« tenir à estime. Toutesfois, mesurant la seule volunté,
« doucement receut l'offre comme si elle eust peu ayder à
« croistre son Empire et authorité. Cest exemple réduisant
« en mémoire, fait de moy la honte eslongner : honte dy
« je qui pourroit retarder le présent que je vous fais de mes
« fantaisies, ou, pour mieux dire, jeunes erreurs prouenant
« d'une Tour plus vostre que Corinthe ne feut d'Alexandre ;
« lesquelles je vous dédie pour congratulation et indice de
« joye à vostre heureux aduènement au païs de Vivarez...
«                                   J'auois intention escrire
« les faicts valeureux de maint Hector de Gaule.
« estimant que l'œuvre auriez agréable y voyant resplendir
« la hardiesse de ceux de votre sang. Mais considérant que
« les esprits longuement vexez et tenus souz le joug de la
« guerre appèlent la douceur du repos : depuis aussi que la
« France a cest heur de l'auoir recouvert par le moyen de
« son César Auguste, non moins que l'autre heureux cau-
« sant la paix universelle : m'ha semblé bon de peindre une
« ombre au siècle d'or encore un coup renouvelle; laissant
« les harnois martiaux manger à la rouillière inutilz et sans