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   Ces peuples pourront avec sécurité remplir leur rôle dans
l'histoire de l'humanité et se développer en liberté confor-
mément à leur vocation. Alors ces peuples voisins, ces peu-
ples frères, ces peuples les plus éclairés de l'Europe, au
lieu d'épuiser leurs forces en querelles intestines, nuisibles
au monde entier, pourront réunir leurs eflbrts et con-
quérir le monde barbare au profit de la civilisation. Au
lieu de se faire la guerre, ces peuples, unis par une civilisa-
tion commune, s'entr'aideront dans le malheur. A l'ins-
tant où j'écris ces lignes, les Allemands ont partout ou-
vert des souscriptions pour envoyer des subsistances et de
l'argent à nos départements ravagés par l'inondation. Ils
 nous tendent une main fraternelle, et proclament cette
belle loi, que les peuples doivent être solidaires dans les
 grandes calamités.
   Eh! bien, pour l'Europe actuelle quelle est la première
contrée que la civilisation doit conquérir ? c'est l'Orient.
Cette porte entre l'Europe et l'Asie ne peut être murée.
Ces provinces si belles ne doivent pas rester incultes, inac-
tives, atrophiées. Tous les peuples concurremment doivent
se mettre à l'œuvre, et renverser les états inhabiles à civi-
liser les hommes.
   La civilisation musulmane que nous avons reconnu do-
miner en Orient ne peut arriver qu'à un certain degré de
développement. Les états musulmans ne l'ont jamais dé-
passée dans quelque contrée qu'Us se soient établis; ils ne
pouvaient et ne peuvent aller plus loin. Il y a deux obsta-
cles : 1° le fait que leur loi religieuse est en même temps
leur loi civile ; 2° l'imperfection de la famille chez les peu-
ples polygames. Il faut donc que les états musulmans soient
renversés et que la civilisation chrétienne élève ces peuples à
 notre niveau.
   La Syrie, avons-nous dit, est un pont entre l'Asie et,
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