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Elle doit donc chercher ailleurs ses alliés; peut-elle en
trouver un dans l'état qui représente en Europe la transi-
tion à l'absolutisme asiatique? Peut-elle s'allier à la race
slave chez laquelle sont endémiques le despotisme et l'escla-
vage ? Peut-elle se fier au peuple dont Paul 1 er disait : « Si
je chasse les Juifs de mes états ce n'est pas dans la crainte
qu'ils trompent les Russes, mais pour que ceux-ci ne les
trompent pas.» Puisqu'elle veut se mettre à la tête de la ci-
vilisation du monde, son alliée naturelle, pour atteindre ce
noble but, sera la race anglaise, qui sur tous les points du
globe, a déjà éveillé les peuples dans l'intérêt de son indus-
trie et de son commerce. En s'associant avec la Russie, elle
doit se résoudre à rétrograder ou à rompre bientôt une
alliance mal assortie, car il ne peut y avoir rien de com-
mun entre la lumière et les ténèbres.
   Au milieu de ce classement d'états, on ne sait trop où
placer l'Autriche. Cet empire, tout composé de pièces hété-
rogènes liées artificiellement, n'a pas reconnu la route que
la nature lui indiquait. Au lieu de s'étendre avec son beau
fleuve, le Danube, il s'efforce inutilement de s'assimiler les
Italiens au milieu desquels il est toujours comme le coucou
usurpant le nid de la fauvette.
   Aujourd'hui les chances de paix et de guerre se concen-
trent sur deux points, la vallée du Rhin et la Syrie. De
telles contrées sont toujours destinées à devenir le théâtre
de grands événements, à fournir des champs de bataille,
à être souvent conquises, car leur possession est comme
une condition d'existence pour les états voisins. Leur posi-
tion géographique en est la cause. A la vallée du Rhin
aboutit la grande route de l'Asie et de l'Orient, tracée par
le cours du Danube; là sont arrivés successivement les
flots des peuples dans leurs migrations, et cette grande agi-
tation ne peut se calmer qu'après des oscillations séculaires.