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448 l'Inde, dans l'Orient et dans l'Europe. Elles coïncident en môme temps avec les trois grandes familles de reli- gions. De ces trois civilisations, il n'y a que l'européenne ou la chrétienne qui soit en progrès, qui fasse des conquêtes sur les deux autres, qui s'assimile les peuples. Il n'est pas un coin de la terre habitée où elle n'ait déjà déposé quelques germes. Si nous envisageons seulement l'Europe et les pays de transition qui complètent le bassin de sa mer intérieure, nous reconnaîtrons deux espèces bien tranchées ; la civilisa- tion européenne proprement dite et la civilisation orientale, ou en d'autres termes la civilisation chrétienne et la civilisa- tion musulmane. Ainsi, quoiqu'il y ait quelques divergences dans la mar- che de chacun des peuples de l'Europe, tous s'avancent dans la même voie, et se suivent à une petite distance. Il en est un qui paraît s'en écarter, c'est le peuple Russe; mais aussi, chez lui, le chef de l'état porte en même temps la thiare du patriarche. Depuis longtemps ces peuples de l'Europe, malgré leurs rivalités, sont en paix; et les progrés de la civilisation di- minuant toujours les chances de guerre entre les nations éclairées, nous font espérer que cet état se prolongera. Mais la force exhubérante dont jouit encore la vieille Europe, ne pouvant s'user en luttes intestines, devra réagir au de- hors; une arène immense lui est encore ouverte par la nature. Cette paix si favorable à la diffusion des lumières a été gravement compromise par les mésintelligences graveleuses de deux ministres, plus ardents à faire briller leur adresse, qu'à augmenter le bonheur de leurs peuples respectifs. Ils ont fait remettre en discussion les questions fondamenta- les du repos européen, les délimitations plus ou moins natu-