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 l'Inde, dans l'Orient et dans l'Europe. Elles coïncident
 en môme temps avec les trois grandes familles de reli-
 gions. De ces trois civilisations, il n'y a que l'européenne ou
 la chrétienne qui soit en progrès, qui fasse des conquêtes sur
 les deux autres, qui s'assimile les peuples. Il n'est pas un
 coin de la terre habitée où elle n'ait déjà déposé quelques
 germes.
    Si nous envisageons seulement l'Europe et les pays de
 transition qui complètent le bassin de sa mer intérieure,
nous reconnaîtrons deux espèces bien tranchées ; la civilisa-
tion européenne proprement dite et la civilisation orientale,
ou en d'autres termes la civilisation chrétienne et la civilisa-
 tion musulmane.
    Ainsi, quoiqu'il y ait quelques divergences dans la mar-
che de chacun des peuples de l'Europe, tous s'avancent
dans la même voie, et se suivent à une petite distance. Il
en est un qui paraît s'en écarter, c'est le peuple Russe;
mais aussi, chez lui, le chef de l'état porte en même temps
la thiare du patriarche.
    Depuis longtemps ces peuples de l'Europe, malgré leurs
rivalités, sont en paix; et les progrés de la civilisation di-
minuant toujours les chances de guerre entre les nations
éclairées, nous font espérer que cet état se prolongera. Mais
la force exhubérante dont jouit encore la vieille Europe,
ne pouvant s'user en luttes intestines, devra réagir au de-
hors; une arène immense lui est encore ouverte par la
nature.
    Cette paix si favorable à la diffusion des lumières a été
gravement compromise par les mésintelligences graveleuses
de deux ministres, plus ardents à faire briller leur adresse,
qu'à augmenter le bonheur de leurs peuples respectifs. Ils
ont fait remettre en discussion les questions fondamenta-
les du repos européen, les délimitations plus ou moins natu-