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439 îateur de l'avenir. En un mot, qu'il exerce dans l'état une action suprême ou un simple contrôle, il manifestera toujours la mobilité de ses idées et l'indécision de sa volonté; et tou- jours ce sera l'opinion la plus neutre, Sa plus effacée, qui pourra trouver en lui sa personnification. S'il n'a pas dans sa conduite l'audace et la décision franche et puissante du chef de parti et du politique enthousiaste, on ne pourra pas du moins lui reprocher l'adroite fourberie de ceux à qui le raffinement de Fégoïsme tient lieu de convic- tions, et qui remplacent les grandes vues sociales par les in- trigues de la diplomatie ; on ne le comptera pas dans cette race honteuse qui agit comme si la science politique n'était que l'art de tromper les hommes. Les traditions de loyauté qu'il a reçues le préserveront de ces monstrueux écarts, mais le scepticisme et le manque de volonté l'exposeront à deve- nir, sans le savoir, l'instrument d'un homme plus habile et moins scrupuleux ; en résumé, n'étant fort ni de la puissance des convictions, ni des ressources de la fourberie, son influen- ce personnelle dans l'état sera rarement profonde-, il est ap- pelé à devenir l'organe brillant d'une coterie ou d'un parti, mais jamais un homme d'état. Et puissé-je me tromper en ajoutant que sa présence est désastreuse dans la chose publi- que, et qu'il n'apparaît au milieu des affaires qu'au moment de la décadence des peuples. J'ai esquissé les régions les plus hautes de l'intelligence de l'avocat, celles où s'élaborent les résolutions et les idées; si j'examine en lui celles où l'idée se revêt de la forme, si j'étudie son langage écrit ou parlé, j'y rencontre des carac- tères tout-à -fait analogues à . ceux que nous avons remarqué dans l'essence même de sa pensée. Son style souvent remar- quable par le mouvement et l'abondance, manque de fermeté,