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travail sur notre grand maître de la scène comique, ne con-
naissait pas cette anecdote; il fait aller Molière de Lyon à
Avignon directement, quoiqu'il soit manifeste, par ce fragment
de Chorier, qu'il séjourna quelque temps à Tienne. Il est pos-
sible encore que son passage dans cette dernière ville se rat-
tache à une autre excursion théâtrale qu'à celle de 1653.
   Dans un court chapitre publié dans cette Revue (lorei. 11^
pag. 437), M. Péricaud a cherché à éclaircir la question des
premiers voyages de Molière et de son séjour à Lyon., mais il
n'a pu arriver à des données précises sur des représentations
qui auraient eu lieu en 1657. Du reste, il est constant qu'en
celle année-là, une troupe de comédiens jouait à Lyon, qu'elle
donna une représentation au bénéfice des pauvres malades de
l'Hôiel-Dieu, et il nous reste encore des billets d'entrée, tels
qu'ils furent faits pour cette circonstance.
   Chorier avait plus d'une fois vécu à Lyon. Il rappelle à Fr.
Dugué, intendant de la justice, de la police et des finances en
Dauphiné et en Lyonnais, celui-là même à qui son livre est
dédié, qu'ils avaient eu le projet de lire ensemble les satires
de Perse, le plus obscur des poètes (1). Il parle de la mort
tragique d'un gentilhomme dauphinois, de Capestan, qui s'é-
tait immiscé aux intrigues de Gaston d'Orléans, et qui fut déca-
pité à Lyon (2). Il donne un pieux souvenir à un pauvre Carme
déchaux, le P. Joseph Roger, homme spirituel et instruit, qui
mourut misérablement à l'Hôpital de Lyon.
   Il y a toute une série de petits chapitres concernant quel-
ques personnages de nos contrées ; les jugements de Chorier
sont assez justes, quoique portant sur des contemporains, et
la louange n'y est point en général démesurée. Nous avons
pensé qu'il serait utile de faire passer en français tous ces
fragments perdus dans un livre peu consulté et rare d'ailleurs,

   (1) Et quùm Lugduni essem, volebas Persium, poetarum obscurissiimim,
aller aiteri interpretando explanaremus. Pag. 17.
   (2) Pag. 49.