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408 travail sur notre grand maître de la scène comique, ne con- naissait pas cette anecdote; il fait aller Molière de Lyon à Avignon directement, quoiqu'il soit manifeste, par ce fragment de Chorier, qu'il séjourna quelque temps à Tienne. Il est pos- sible encore que son passage dans cette dernière ville se rat- tache à une autre excursion théâtrale qu'à celle de 1653. Dans un court chapitre publié dans cette Revue (lorei. 11^ pag. 437), M. Péricaud a cherché à éclaircir la question des premiers voyages de Molière et de son séjour à Lyon., mais il n'a pu arriver à des données précises sur des représentations qui auraient eu lieu en 1657. Du reste, il est constant qu'en celle année-là , une troupe de comédiens jouait à Lyon, qu'elle donna une représentation au bénéfice des pauvres malades de l'Hôiel-Dieu, et il nous reste encore des billets d'entrée, tels qu'ils furent faits pour cette circonstance. Chorier avait plus d'une fois vécu à Lyon. Il rappelle à Fr. Dugué, intendant de la justice, de la police et des finances en Dauphiné et en Lyonnais, celui-là même à qui son livre est dédié, qu'ils avaient eu le projet de lire ensemble les satires de Perse, le plus obscur des poètes (1). Il parle de la mort tragique d'un gentilhomme dauphinois, de Capestan, qui s'é- tait immiscé aux intrigues de Gaston d'Orléans, et qui fut déca- pité à Lyon (2). Il donne un pieux souvenir à un pauvre Carme déchaux, le P. Joseph Roger, homme spirituel et instruit, qui mourut misérablement à l'Hôpital de Lyon. Il y a toute une série de petits chapitres concernant quel- ques personnages de nos contrées ; les jugements de Chorier sont assez justes, quoique portant sur des contemporains, et la louange n'y est point en général démesurée. Nous avons pensé qu'il serait utile de faire passer en français tous ces fragments perdus dans un livre peu consulté et rare d'ailleurs, (1) Et quùm Lugduni essem, volebas Persium, poetarum obscurissiimim, aller aiteri interpretando explanaremus. Pag. 17. (2) Pag. 49.