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qu'ils étaient placés près d'un temple élevé au fils de Latone. Je me
hâte d'en venir à ce qui fait ici le principal objet de mes recherches,
la profession dePOMPEIVS CATVSSÀ, citoyen de la Séquanie, mais
apparemment établi dans la colonie de Plancus, et dont la piété con-
jugale consacra ce cippe funéraire pour sa jeune épouse et pour lui-
même.
   Il y est qualifié de TECTOR, dénomination technique évidemment
dérivée du verbe tego ; mais dans laquelle il faut bien se garder de
 reconnaître un couvreur, ou tout autre ouvrier travaillant à la con-
fection des toits, comme pourraient être tentées de le supposer des
 personnes peu familières avec le langage de l'antiquité romaine.
 Les tectores étaient ceux qui exécutaient le genre d'ouvrage appelé
 opus tectorium, ou simplement tectorium, dont il est souvent fait
 mention par les écrivains de Rome. Il paraît que ces noms s'appli-
 quaient généralement à tout enduit, de quelque nature qu'il fut, dont
 on révêtait la maçonnerie, soit pour la simple propreté, soit comme
 décoratioD. Juvénal, dans une intention évidemment ironique, s'en
 est servi pour désigner le fard des dames romaines, ou quelque chose
 de semblable (1) :
          Tandem aperit vultum, et tectoria prima reponit.
   Ces enduits étaient de diverses espèces, comme nous le voyons
plus ou moins indiqué dans plusieurs passages des auteurs anciens.
Varron nomme le testaceum (2), et Vitruve Yarenatum (3). Ceux-là
étaient les plus grossiers de tous, et de simple mortier, avec cette
différence que dans l'un on mêlait à la chaux des fragments de bri-
ques ou de vases piles, comme on peut l'observer encore sur beau-
coup de constructions romaines ; dans l'autre, du sable, suivant la
coutume moderne. Les ouvriers qui appliquaient ces deux sortes
d'enduits dans les maisons des pauvres, dans les parties d'édifices
plus riches, mais destinées aux usages les plus communs, ou bien
pour servir à recevoir ensuite une couche supérieure plus élégante,
n'étaient vraisemblablement rien de plus que des maçons. Mais nous

   (1) Sat. VI, v. 466.
   (2) Dererust., III, I I .
   (3) De archilect., VII, 3 .