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Courant des haliers noirs aux clairières ouverteâ,
Et folâtrant, joyeux de mille découvertes,
     Et joyeux de leur liberté.


Fraîche était la forêt, fraîche la matinée ;
Car la tiède saison de la veille était née :
Un doux soleil montait dans un horizon clair -,
Les buissons agités faisaient du bruit dans l'air.


Oh ! sur l'épais gazon quelles belles gambades !
Que de jeux dans le lit argenté des ruisseaux !
Sur les chênes combien de folles escalades !
Aux échos lutines quelle mille bravades !
     Et quels chants aux chants des oiseaux !


Chacun suivait son goût : ceux-ci s'écriaient d'aise,
Du gazon parfumé voyant sortir la fraise
Comme une rouge fleur : d'autres dans les sentiers
S'en allaient, l'œil au guet, cherchant les noisetiers.


Les petits unissaient les marguerites blanches
Aux violettes, leurs sœurs, en de charmants bouquets;
Du rampant chèvrefeuille ils dépouillaient les branches,
En couronnes mêlaient l'étoile des pervenches
    Aux perles pures des muguets.


Plus d'un suit, attentif, l'insecte d'émeraude,
Chasse les moucherons ou la fourmi qui rôde,
Et vers le nid commun rapporte son butin,
Ou le beau papillon aux habits de satin....