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296 Une des dernières conséquences de cet usage, c'est son influence sur la physionomie, sur les traits du visage. La figure est le miroir de l'ame, c'est sur elle que se peignent nos sensations. La face de l'homme intellectuel est animée par son esprit, par le feu de son génie; mais, chez le jeune homme usé, tout paraît éteint ou assoupi; l'intelligence est devenu stérile et sa figure est muette. Il s'anime un instant sous l'influence du feu passager du cigarre, et retombe dans le néant. De plus, ses yeux larmoyants, ses paupières rouges, ses lèvres gonflées, ses joues ridées (1) et son front bourgeonné vien- nent encore ajouter à cette absence d'expression, et compléter ce triste tableau. CONCLUSION. L'expérience a prononcé, les faits sont là , on ne peut les nier, l'abus du tabac et ses conséquences agissent plus ou moins sur toutes les facultés. Le plaisir qu'il procure, l'ivresse qu'il entraîne, peu- vent-ils balancer les inconvénients qu'il produit ? Non, certes, là où il n'y a que dégoût et danger, et pour celui qui use et pour ceux qui l'entourent. Alors, pourquoi ne pas faire tous ses efforts pour se prè- le genre de leurs travaux n'ont besoin que de leurs forces matérielles. Tandis que, au contraire, il sera toujours plus ou moins nuisible aux habitants des pays chauds ou tempérés, aux tempéraments nerveux ou sanguins, et à tous ceux qui, par leur position sociale et leur penchant, sont obligés d'utiliser leurs facultés intellectuelles. (1) Rien n'est plus commun que ces rides faciales, et il est facile de s'en rendre raison. Les joues se dilatent et se resserrent alternativement, comme une machine à souffler; les muscles buccinateurs s'éraillenl, la peau se dis- tend, se relâche, et une ou deux rides longitudinales en sont les résultats. J'ai vu, entr'autres, un jeune homme chez lequel elle se manifesta fortement après six mois de l'usage abusif du tabac. Ce motif seul le détermina rapi- dement, dés que je le lui eus signalé, à sacrifier complètement pipe et ci- garre. A l'aide de moyens rationnellement employés, j'ai pu rétablir l'état naturel.